Budget: les villes liées s’inquiètent de la dette de Montréal
Les villes liées de l’île de Montréal voteront mercredi en faveur de l’adoption du budget 2019 de l’administration de Valérie Plante. Elles disent toutefois conserver plusieurs réserves sur cet exercice financier, notamment sur la gestion de la dette.
«Ça nous inquiète définitivement, a admis mardi le maire de Beaconsfield, Georges Bourelle, au sujet de la dette de 5,9G$ qui représente maintenant 112% du budget de la Ville. On veut que ça revienne à une politique de gestion à 100%.»
«On demande au comité exécutif d’adresser cette situation-là, et de nous revenir avec un plan pour un retour à l’équilibre, à l’intérieur des balises de la politique, d’ici trois ans maximum.» –Georges Bourelle, maire de Beaconsfield
Pour ce faire, celui qui a aussi siégé sur la Commission des finances et de l’administration suggère à la Ville de Montréal «d’aller chercher quelqu’un de l’extérieur pour mieux évaluer la dette et ainsi voir quel niveau on devrait avoir pour pouvoir la supporter».
Dans son rapport sur le budget, l’Association des municipalités de banlieues (AMB) dit vivement se préoccuper «des effets néfastes de cette situation».
«Le taux de réalisation des projets inscrits au programme triennal d’immobilisations en forte croissance apporte une pression sur le ratio de la limite d’endettement estimé. La nécessité d’accorder une dérogation à la politique cette année nous porte à croire que cette dérogation deviendra plus une habitude qu’une exception», est-il écrit dans le rapport de l’AMB.
«Chose certaine, on nous a démontré ces derniers mois beaucoup d’ouverture pour travailler avec les villes liées. Ça fait longtemps qu’on n’avait pas vu ça de la part du conseil. On est positifs, mais maintenant, on veut voir les résultats des promesses et des intentions.» –Georges Bourelle, maire de Beaconsfield, disant vouloir poursuivre le dialogue avec la Ville de Montréal.
«On a eu ces conversations-là avec les villes liées, mais moi je respecte les commentaires qu’elles apportent, a réagi la mairesse Valérie Plante, en mêlée de presse. On a doublé le paiement au comptant de la dette, et ça c’est excellent», a-t-elle dit. Selon elle, les signaux sont au vert par rapport à la capacité d’emprunt de la Ville. «On est assurés d’être en bonne posture. On va pouvoir en débattre, mais pour nous, ça demeure un excellent budget», a-t-elle renchéri.
D’autres priorités
En plus de la gestion de la dette, les villes liées de l’île de Montréal, réunies au sein de l’Association des municipalités de banlieue (AMB), ont fait part de leurs préoccupations sur d’autres dossiers municipaux.
- Elles espèrent que le Service de l’eau accélère la cadence des travaux «afin d’assurer le maintien des infrastructures» et qu’un plan de redressement soit produit en 2019.
- «On pense que le budget de 1,5G$ pour les trois prochaines années est insuffisant pour s’ajuster au déficit d’entretien, a dit M. Bourelle Les gens du Service de l’eau ont parlé d’un investissement récurrent situé entre 625M$ et 800M$. Si on fait le calcul, le budget tombe derrière les objectifs fixés.»
- Les villes liées somment également Montréal de freiner l’embauche de nouveaux employés. «En 2019, il y aura 22 917 employés, le nombre le plus élevé depuis 2006», s’inquiète l’association dans son rapport. Elle demande du même coup la mise en place de mécanismes pour réduire le nombre d’employés au sein de l’administration.
- L’AMB entend aussi souligner la nécessité d’une révision complète du projet des centres de traitement des matières organiques (CTMO) de l’agglomération de Montréal.
- L’optimisation de la gestion du parc immobilier, notamment par l’acquisition d’un logiciel à la fine pointe de la technologie, devra aussi être priorisée pour répondre aux besoins croissants de l’industrie, plaident les villes liées.