La CSDM fait appel aux citoyens pour imaginer une école de quartier
La Commission scolaire de Montréal (CSDM) souhaite impliquer les citoyens dans le processus de création d’une nouvelle école dans le quartier de Mercier.
«On assiste à la création d’une nouvelle école de A à Z, a décrit la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon. Une nouvelle équipe-école, la création d’un lieu physique. On pense vraiment que c’est un projet gagnant parce que la communauté va avoir son mot à dire.»
Ce projet, appelé Planifions une école, est lancé avec un bâtiment excédentaire de la CSDM, situé au 8075, rue Hochelaga. Il sera démoli puis reconstruit en vue de l’ouverture d’une école primaire.
«L’immeuble est tout petit. Il n’a même pas de vrai gymnase. Ça date des années 1950. Ce n’est pas adéquat pour accueillir des élèves», a illustré Mme Harel Bourdon.
Du côté du comité de parents de la CSDM, la réaction est positive.
«Quand des parents, et dans ce cas-ci la population aussi, sont consultés pour un projet, c’est toujours bien reçu»,a mentionné la commissaire-parent du comité de parents de la CSDM, Mélisandre Shanks.
Même son de cloche du côté de la présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal, Catherine Renaud. Bien qu’elle n’était pas au courant du projet en amont, elle estime que de mobiliser la population autour d’un tel projet peut «certainement être positif.»
«Ça redonne une place centrale à l’école de quartier. Elles sont importantes, il faut en prendre soin», a-t-elle dit.
Mme Renaud a ajouté que pour les enseignants, l’école est avant tout «un lieu d’enseignement et d’apprentissage». Selon elle, la beauté des lieux est importante, mais il est «essentiel» que les écoles abritent aussi des locaux aménagés afin de bien répondre aux besoins d’apprentissage des élèves.
Habitué de donner son avis, le comité de parents de la CSDM est curieux de voir de quelle manière son implication se dessinera, car il est question d’une nouvelle école. Cela fait en sorte que la situation s’avère «plus ou moins claire» comparativement à un agrandissement ou une reconstruction.
Optimiste, Mme Shanks a énoncé que, déjà, la collaboration est bonne entre le comité de parents et la CSDM.
Sur tous les plans
Pour s’assurer d’avoir au moins un représentant de toutes les instances, le comité sera formé de citoyens et de parents qui pourront témoigner de leurs besoins, mais aussi de professionnels qui apporteront leur expertise sur l’aménagement et les solutions techniques.
Les seuls volets du projet déjà décidés concernent la localisation et le financement du gouvernement du Québec, qui s’élève à 13M$.
«Le comité va faire quelques rencontres qui, on l’espère, vont aboutir en consensus. Ça va permettre aux architectes de faire la conception de cette école-là en fonction de ce qui va avoir été déterminé», a expliqué la présidente de la CSDM.
Au-delà de l’architecture, le comité pourra s’impliquer sur le plan des ressources matérielles et de la planification des services éducatifs, ce qui est «très important» pour le comité de parents de la CSDM.
«Les parents s’attendent à être impliqués dans l’élaboration de projets éducatifs parce que c’est vraiment l’essence de l’école», a jugé Mélisandre Shanks.
Emplacement idéal
À plusieurs égards, ce bâtiment excédentaire de Mercier représentait l’emplacement idéal pour le projet Planifions notre école, d’après Catherine Harel Bourdon. Elle a souligné que beaucoup d’enfants sont attendus dans le quartier. Outre cette forte croissance, le fait que ce projet n’en soit qu’à ses balbutiements a aussi pesé dans la balance. La présidente de la CSDM a expliqué qu’il serait impossible d’imposer cette initiative dans un projet «où l’architecture est déjà commencée à 40% ou 60%.»
Et même si cette école primaire n’est qu’un projet pilote, la CSDM ne cache pas déjà sa volonté de répéter l’expérience.
«Fort probablement que la prochaine sera une école primaire qu’on doit faire au centre-ville, où on partirait aussi à la base», a confié la présidente.
Le bâtiment dans la mire de la commission scolaire est situé sur la rue de la Montagne, entre la rue Sainte-Catherine et le boulevard René-Lévesque. L’édifice patrimonial devra éventuellement faire l’objet d’un concours d’architecture.