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Un «corridor vert» et mobile proposé dans l’axe électrique Aqueduc-Saraguay

Le projet pourrait être mis en branle dès 2023. Photo: Courtoisie Arrondissement de Saint-Laurent

Hydro-Québec veut créer un «corridor vert» sur sa ligne de transport d’électricité entre les postes de transformation de l’Aqueduc et de Saraguay. Ce vaste chantier, qui pourrait être lancé dès 2023 sur une durée de trois ans, aura pour objectif de favoriser la mise sur pied de «projets de verdissement et de transport actif» comme des pistes cyclables ou des aménagements urbains.

«La réalité est que nos équipements sont vieillissants. En les renouvelant, on veut aussi s’assurer de répondre aux besoins des citoyens d’aujourd’hui et de demain», explique à Métro le porte-parole de la société d’État, Jean-Philippe Rousseau.

Le projet, dont les coûts sont estimés à quelque 500 M$, prévoit entre autres la reconstruction à 315 kilovolts (kV) et sur 18 km de la ligne de transport aérienne entre LaSalle et Saint-Laurent, ainsi que la conversion des postes de transformation Rockfield, Hampstead et Laurent, respectivement situés à Lachine, Côte Saint-Luc et Saint-Laurent.

«Le corridor traverserait l’île du nord au sud. C’est rare, un projet de cette longueur-là. On croit qu’il y a une opportunité. C’est ce que pensent aussi la Ville de Montréal et les arrondissements concernés.» -Jean-Philippe Rousseau, porte-parole d’Hydro-Québec

Malgré tout, des obstacles demeurent selon M. Rousseau. «Il y a des chemins de fer et l’autoroute 20 qui passe dans ce corridor, donc c’est sûr qu’il y a des défis et que tout ça devra être examiné de près. Si on se met tous ensemble, tout est possible», nuance-t-il.

La société d’État affirme que son projet s’inscrit dans les initiatives déjà en place du lien vert à LaSalle et du corridor de biodiversité à Saint-Laurent. «Ils ont leur propre projet et on est ouverts à dialoguer», précise le porte-parole.

Prochaine étape dans ce dossier : des soirées publiques d’information et de consultation devront être organisées dans chaque localité concernée. Même si aucune date n’est encore fixée, ces assemblées devront avoir lieu «pour que les citoyens puissent exprimer leurs préoccupations», dit M. Rousseau. «Hydro-Québec ne veut rien imposer. On veut intégrer le mieux possible nos équipements», tranche-t-il.

Avant d’aller de l’avant, le projet devra aussi être soumis à un processus réglementaire rigoureux. Il pourrait notamment devoir passer par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et la Régie de l’Énergie. «On devra produire une étude d’impact en environnement, qui sera déposée au gouvernement éventuellement», spécifie Jean-Philippe Rousseau.

Des élus municipaux à bord
Dans une déclaration commune parue mardi, la plupart des élus municipaux concernés sont unanimes : le projet aura des impacts positifs sur la mobilité dans la métropole.

La mairesse de Montréal Valérie Plante a souligné que les initiatives de verdissement et de mobilité «permettront d’enrichir les quartiers que [le corridor vert] traversera, tout en contribuant à réduire les îlots de chaleur et à favoriser les transports actifs», parlant d’une initiative «ambitieuse».

L’attachée de presse de la mairesse, Geneviève Jutras, a spécifié à Métro que la Ville de Montréal a «décidé de saisir cette opportunité pour développer son propre réseau». Le projet «agit à la fois» pour la biodiversité et les déplacements actifs, a-t-elle ajouté.

Même son de cloche pour le maire de Montréal-Ouest, Beny Masella, qui soutient que «les citoyens sont de plus en plus conscients de l’importance de ce type d’aménagement en milieu urbain». «On accueille très favorablement le projet, d’autant plus qu’Hydro-Québec nous a consultés en amont, ce qui est très intéressant. On va pouvoir déterminer ce qu’on fait avec l’espace vert dans notre coin, avec nos résidants», a-t-il expliqué à Métro.

De son côté, le maire de Côte Saint-Luc, Mitchell Brownstein, dit vouloir améliorer «la fiabilité du réseau électrique» en gardant «l’ajout d’espaces verts» comme priorité. À l’instar de plusieurs autres administrations municipales, la Ville de Côte Saint-Luc demandera qu’un comité de travail soit mis sur pied pour mieux aborder «les préoccupations des citoyens». Une décision qu’Hydro-Québec dit «comprendre et soutenir».

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