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16 M$ pour construire une usine d’assainissement dans Saint-Michel

Waste pipe Photo: Métro
Henri Ouellette-Vézina - Métro

L’administration Plante injecte près de 16 M$ dans la construction d’une nouvelle usine d’assainissement au Complexe environnemental de Saint-Michel (CESM), un ancien site d’enfouissement sanitaire. La Ville espère ainsi contrer le rejet de lixiviat – une substance produite par le passage des eaux de pluie à travers les déchets – dans ses canalisations souterraines.

«Bien que le site d’enfouissement ne soit plus en fonction, du lixiviat continue à être rejeté via pompage au réseau d’égouts, indique Montréal dans des documents officiels du comité exécutif. En s’accumulant au fond de la carrière et en s’écoulant, «ces eaux se chargent notamment en azote ammoniacal au-delà de la limite permise», constate la Ville.

Celle-ci soutient que le «seul traitement» qui est actuellement pratiqué sur le lixiviat «est une oxydation par injection d’air». Celui-ci peine à abaisser la concentration de sulfure d’hydrogène (H2S), un gaz «très dangereux en espaces clos, particulièrement lorsque la ventilation est inexistante», d’après la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). La substance serait responsable de «plusieurs décès» en milieu de travail, en plus de présenter une «toxicité environnementale» importante.

Un règlement récemment mis sur pied par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) impose par ailleurs de taux de diminution d’azote ammoniacal plus élevé, d’où la nécessité de construire une usine de traitement. «La concentration moyenne enregistrée pour le lixiviat prélevé au CESM s’élève à environ 300 mg/L alors que la réglementation établit le taux de rejet à 45 mg/L», concèdent les documents municipaux.

Le site de construction de l’usine sera situé au sud-ouest du complexe environnemental et aura une capacité de traitement d’environ 345 000 mètres cubes par année.

Montréal donne un «délai d’exécution» de 650 jours (près de deux ans) à Mabarex – l’entreprise qui a obtenu le lucratif contrat – pour achever «l’ensemble des étapes reliées à la conception», de la construction du bâtiment jusqu’à la mise en service de l’usine en passant par les «essais de performance» qui suivront.

Des retards à cet échéancier pourraient «entraîner l’imposition d’une pénalité» pouvant aller jusqu’à 2,5% de la valeur totale du contrat, soit près de 400 000$.

Si des imprévus devaient survenir pendant le chantier, la Ville prévoit également une « enveloppe de contingences correspondant à 10 % de la valeur du contrat» pour y faire face, soit près de 1,6 M$.

Certaines exigences seront aussi imposées en ce qui concerne le développement durable pendant le chantier. Le contracteur devra entre autres «assurer la gestion responsable des déchets, favoriser les mesures d’efficacité énergétique applicables et privilégier l’utilisation de matériaux et d’équipements de fabrication locale» tout au long des travaux.

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