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Goglu des prés: déclin dramatique d’un petit oiseau champêtre

La population de goglus des prés a connu une baisse de 88% dans les 40 dernières années au Québec. Photo: iStock/Getty Images

On risque de moins en moins d’entendre le chant du goglu des prés au parc nature du Cap-Saint-Jacques et au parc agricole du Bois-de-la-Roche (Sainte-Anne-de-Bellevue).

En effet, la population du goglu des prés (Dolichonyx oryzivorus) a connu une baisse de 88% dans les 40 dernières années au Québec, et de 93% dans la Vallée du Saint-Laurent. Au point qu’en 2010 il a été désigné comme étant une espèce menacée par le COSEPAC.

Le déclin dramatique de cet oiseau champêtre – à peine plus gros qu’un moineau domestique – s’explique en partie par la perte de son habitat. « En quelques décennies seulement, nous avons perdu 85% des superficies de pâturage et de prairies sur tout l’ensemble du territoire québécois », de dire Stéphane Lamoureux, biologiste au Regroupement Québec Oiseaux. Or, le goglu des prés est un oiseau incontournable des prairies. Avec le développement agricole moderne, les habitats favorables à plusieurs espèces d’oiseaux ont été convertis en cultures céréalières de maïs, de soja ou d’autres cultures en rangs.

Une perte considérable d’oisillons
Autre élément qui n’aide pas l’oiseau : le goglu des prés construit son nid au niveau du sol, dans la végétation dense. Or, la modernisation des techniques agricoles favorise la coupe hâtive et fréquente du foin durant la période de reproduction du petit oiseau vulnérable, ce qui détruit les nids. On estime que 400 000 goglus sont tués chaque année dans les basses-terres du Saint-Laurent et les Grands Lacs à cause de la fenaison, c’est-à-dire de la coupe et de la récolte des foins.

« La période de nidification dure environ 50 jours, de la ponte à l’envol des jeunes. Les champs devraient être fauchés après le départ des petits qui a lieu vers le 15 juillet », explique Stéphane Lamoureux, ajoutant que les pesticides et les herbicides contribuent également au déclin dramatique du goglu des prés. Si l’oiseau est un allié naturel pour l’agriculture en se nourrissant notamment d’une grande variété d’insectes ravageurs et de graines de mauvaises herbes, le moins bon côté de la chose est que cette nourriture est souvent contaminée.

Que faire en tant que citoyens? « On ne peut installer des cabanes d’oiseaux pour attirer des goglus des prés dans sa cour puisqu’ils nichent dans les hautes herbes au niveau du sol. Ils ont également besoin d’une grande parcelle de prairies. » Cependant, le biologiste ajoute qu’on peut sensibiliser les producteurs agricoles, les gestionnaires de grands parcs et les propriétaires de terres en friche afin d’adopter des approches de conservation de l’habitat des oiseaux champêtres.

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