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Parc-nature dans la cour Turcot: l’OCPM veut «maximiser le verdissement»

Dans les plans originaux du projet, la dalle-parc devait créer un lien cycliste et piéton entre Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de Grâce, la cour Turcot et le quartier Émard. Photo: (Photo: Gracieuseté)

S’il reconnaît que le projet de parc-nature dans la cour Turcot est «ambitieux», l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) recommande à Montréal d’en revoir les limites en augmentant «la superficie des aires protégées» et en maximisant le verdissement.

Dans un rapport paru lundi, l’Office suggère d’aménager davantage d’infrastructures de déplacements actifs pour «faciliter l’accès à la falaise Saint-Jacques ainsi qu’au canal de Lachine» et demande à la Ville d’intégrer le parc Terry-Fox, la falaise Saint-Jacques et la bande verte à proximité du parc au projet final. Situé tout près de l’échangeur Turcot, celui-ci devrait être marqué d’un «statut unique» pour assurer sa protection, ajoute-t-on.

«Quand on a une infrastructure lourde comme une autoroute tout près, il faut maximiser le verdissement, en faire un lieu de contemplation et de lien avec la nature, explique à Métro la présidente de l’organisme paramunicipal, Dominique Ollivier. Les gens veulent une espèce de coulée verte pour améliorer leur qualité de vie.»

L’aménagement d’un grand parc dans l’écoterritoire de la falaise Saint-Jacques – situé à la limite du Sud-Ouest et de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce – permettrait à la Ville d’ériger un lien cycliste et piétonnier nord-sud en prolongement de la rue Cavendish, ainsi qu’une «entrée de ville» verte et «emblématique».

Mais pour les quelque 1500 citoyens sondés lors de la consultation publique, un seul lien n’est pas suffisant.

«Le consensus est que ce serait assez important d’avoir des liens supplémentaires. Il y aurait peut-être moyen de voir, à travers la descente du Centre universitaire de santé McGill, si on peut aménager des chemins rejoignant le parc ou encore créer des pistes cyclables depuis le quartier Westhaven.» -Dominique Ollivier, présidente de l’OCPM

Des heureux, des attentes
Accueilli à bras ouverts par Lisa Mintz – fondatrice de l’organisme Sauvons la falaise Saint-Jacques qui milite pour la protection de cet écoterritoire et sa connexion avec des pistes cyclables dans les arrondissements adjacents – le rapport de l’OCPM «change la donne», dit la principale intéressée.

«On trouvait très important que la falaise devienne une partie du nouveau grand parc, et c’est ce que souhaitent les commissaires. C’est magnifique. On est très satisfaits», indique-t-elle à Métro, soulignant que la volonté d’aller vers plus de liens cyclables et piétonniers «est la bonne voie».

La citoyenne engagée applaudit aussi la volonté d’augmenter la vigilance au déversement illégal de déchets sur la falaise. L’OCPM propose pour ce faire d’élargir la zone de dégagement en crête de 10 mètres, de clôturer la zone en entier et d’assurer une plus grande présence d’inspecteurs «pour sanctionner les contrevenants».

«Ça devient nécessaire et très important pour protéger la falaise Saint-Jacques. Ce n’est pas une poubelle, on ne plus tolérer ça.» -Lisa Mintz, fondatrice de Sauvons la falaise Saint-Jacques

Jugeant la pratique de certaines activités physiques comme le vélo de montagne «incompatibles» avec la protection de milieux naturels, l’OCPM somme aussi Montréal d’exclure la création d’infrastructures sportives et d’interdire la pratique de «sports intensifs» du futur parc-nature.

«Quand plusieurs personnes pratiquent des sports, ç’a un impact considérable sur la partie nature du parc. Donnons la chance à la nature d’au moins se développer», analyse Dominique Ollivier, d’autant plus que le projet de parc prend place dans un lieu «hautement minéralisé et pollué».

Montréal collaborera
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a reconnu lundi qu’il «manque cruellement de vert dans ce coin-là». «La forme que ça va prendre, ce sera à évaluer, ajoute-t-elle. On va continuer les discussions parce que les Montréalais attendent une dalle-parc, une façon de traverser l’autoroute, et en même temps, avoir un grand espace vert.»

La porte-parole du cabinet de la mairesse, Laurence Houde-Roy, souligne que le rapport de l’OCPM confirme que le parc «est dans l’intérêt des citoyens». «Nous allons prendre en compte la falaise St-Jacques dans l’aménagement du nouveau parc. C’est le début du vrai travail de conception qui commence», note-t-elle.

«Ce parc va nous aider à nous rapprocher de notre cible d’aires protégées de 10 % à l’échelle de l’agglomération.» -Laurence Houde-Roy, porte-parole du cabinet de la mairesse

Montréal assure par ailleurs qu’elle mettra en place un mécanisme participatif «afin que les citoyens et les organismes communautaires soient impliqués en amont du développement du projet et qu’ils puissent se l’approprier».

Québec «doit s’impliquer»
Pour la responsable des dossiers en transport au Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-MTL), Tania Gonzalez, «ce projet ne peut pas se faire sans le gouvernement, surtout dans la foulée des 4 G$ qui ont été investis dans l’échangeur Turcot», analyse-t-elle, ajoutant que les sommes pour le lien nord-sud «seront probablement une fraction de ce montant».

Le CRE-MTL a envoyé la semaine dernière une lettre au cabinet de la ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, afin que celle-ci «garantisse un budget public» au projet.

«Autour du parc, il y a plusieurs quartiers défavorisés et enclavés qui sont exposés à plus de 300 000 véhicules quotidiennement. Le parc-nature va venir offrir un poumon et créer plus d’options en mobilité pour ces gens-là.» -Tania Gonzales, responsable au CRE-MTL

L’organisme appelle du même souffle au réaménagement des rues Saint-Jacques, Saint-Patrick et Notre-Dame «pour donner un accès physique et sécuritaire afin de se rendre au parc».

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