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Augmentation des effectifs la route: les paramédics se sentent «floués»

Photo: Josie Desmarais/Métro

Près de deux ans après avoir conclu leur négociation, les syndicats du secteur préhospitalier affiliés de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) lancent un cri du cœur au gouvernement pour que celui-ci respecte ses engagements concernant l’augmentation des effectifs d’urgence sur les routes du Québec.

«On demande au gouvernement d’être conséquent avec les engagements qu’il a déjà pris, il y a deux ans, sur la question de la pénurie d’effectifs qui manquent sur le terrain pour desservir la population», a déclaré mardi matin le président de la CSN, Jacques Létourneau.

La CSN a rappelé que le ministère de la Santé et des Services sociaux s’était à l’époque engagé à réduire la charge de travail des paramédics en augmentant le nombre d’horaires à l’heure et en transformant les horaires de faction, soit les horaires qui consistent à demeurer disponibles 24 heures sur 24 pendant sept jours.

«Ce sont des horaires désuets au Québec, qui étaient supposés être là pour quelques années il y a quarante ans», a indiqué le représentant des paramédics de la CSN, Jean Gagnon.

M. Gagnon a jugé que les paramédics ont «respecté leur part du contrat» en cessant la grève et en signant leurs conventions collectives, et s’attend donc à ce que le gouvernement fasse la même chose.

«Présentement, les paramédics se sentent floués par le gouvernement. Il y a un bris du lien de confiance. On ne demande rien de plus que le respect des engagements», a-t-il fait savoir.

Selon la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN, Dominique Daigneault, il s’agit d’une question de respect des travailleurs qui font ce travail «difficile», mais aussi une question de respect pour la population, «qui a droit à des services efficaces pour leur survie au quotidien».

«Il faut que ces gens, qui nous portent secours au quotidien, puissent accomplir leur travail correctement», a-t-elle soutenu.

Même son de cloche du côté de Jacques Létourneau, qui a assuré que si rien ne change «les conséquences seront directes pour les travailleurs, mais aussi sur la qualité des services auprès de la population».

Des spécificités à Montréal
La situation est dramatique partout au Québec, mais selon Mme Daigneault, la région de Montréal, étant un centre urbain, comporte son lot de spécificités.

«Sur les 70 postes à temps complet qui seraient nécessaires au déploiement des heures de services qui ont été promises en 2017, il y a seulement six postes à temps complet et huit à temps partiel qui ont été ajoutés. C’est inacceptable», a-t-elle martelé.

Le président du syndicat du préhospitalier de Montréal et Laval, David Blackburn, confirme que la situation est critique dans la métropole.

«On est en pénurie de paramédics à Montréal. Par exemple, samedi dernier, il nous manquait 12 ambulances sur le territoire pour toute la nuit, sur une quarantaine, donc ça paraît beaucoup», a-t-il déploré.

Il a expliqué que cela entraîne une surcharge chez les travailleurs, qui font du temps supplémentaire obligatoire, qui voient leurs heures de lunch «décalées, réduites ou même coupées».

«Ils sont épuisés, mais ils sont surtout inquiets», a-t-il fait savoir.

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