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Sainte-Catherine: la SDC «en contrôle», mais des commerçants encore inquiets

Le chantier de la rue Sainte-Catherine a été lancé en février dernier à Montréal. Photo: Archives Métro

S’il reste encore «certaines zones problématiques» pour les commerçants sur le chantier de la rue Sainte-Catherine, celui-ci se déroule «beaucoup mieux» depuis la fin du Grand Prix de la Formule 1 en juin, croit le directeur général de la société de développement Destination Centre-Ville (DCV), Émile Roux. Une vision à laquelle s’opposent néanmoins certains commerçants.

«Il faudra attendre la fin de l’été avant de dresser un bilan plus global, mais on voit clairement que depuis la fin de semaine de la Formule 1, les choses se sont considérablement améliorées», explique M. Roux en entrevue à Métro.

Le fait que la Ville de Montréal ait adopté plusieurs mesures pour remédier à la situation, dont la mise en accessibilité des trottoirs et le maintien de standards de propreté sur le chantier, «a beaucoup joué», croit-il.

Cela n’exclut pas, toutefois, que «des marchands puissent faire face à des problématiques au cas par cas», en fonction de leur localisation, ajoute M. Roux.

«Le problème, c’est surtout que le chantier limite la taille des trottoirs, alors qu’il y a toujours beaucoup de monde au centre-ville. C’était une de nos craintes, mais on est quand même agréablement surpris du nombre de personnes qui passent dans la zone en chantier.» -Émile Roux, DG de Destination Centre-Ville

De manière générale, DCV se dit d’ailleurs «assez confiant» que la saison estivale sera profitable pour les commerçants de la rue Sainte-Catherine, qui ont eu un début de saison «assez difficile» avec le mauvais temps qui a gâché plusieurs week-ends.

«On veille au grain pour que le secteur demeure toujours autant attractif, et le chantier avance bien. À l’est, entre De Bleury et Saint-Alexandre, les infrastructures sont terminées, il y a même du pavage qui a été fait de manière temporaire. Ça donne espoir aux marchands, aux riverains, aux usagers. La nouvelle rue arrive, ce n’est plus un rêve», dit-il.

Appelée à réagir, la porte-parole du comité exécutif, Laurence Houde-Roy, a soutenu que «les mesures en place n’ont pas changé».

«On travaille le tout avec la SDC. C’est peut-être une question d’habitude», a-t-elle indiqué.

Des commerçants encore exaspérés
Le son de cloche est un peu différent quand on demande aux commerçants ce qu’ils pensent des impacts du chantier sur leurs activités. Pour le gérant du Frite alors!, Sébastien Sirois, les conséquences se sont aussi faites ressentir plus récemment, pendant le Festival international de jazz de Montréal.

«Il y a eu énormément d’impacts. On a vendu à peu près 7000$ de moins que l’an passé à pareille date. Et l’an passé, c’était déjà en baisse pour vous donner une idée.» -Sébastien Sirois, gérant du Frite alors!

Depuis le début de l’été, la baisse moyenne du chiffre d’affaires de son restaurant frise les 30%, en comparaison avec 2018.

«C’est seulement le chantier qui cause ça, soutient-il. Il n’y a aucun autre facteur. Ils sont directement devant notre porte. Pendant le dîner, ils sortent le marteau piqueur, alors forcément, les clients s’en vont, le resto se vide. Il y a beaucoup de conséquences sur nous.»

M. Sirois critique par ailleurs le dédommagement «ridicule» que lui offre la Ville de Montréal dans ses programmes de compensation du chantier, annoncés en novembre dernier. «Ce qu’on perd en un mois, ils nous l’offrent pour l’année. Ça n’a aucun sens», déplore-t-il.

Le bijoutier Fadi Assaleh abonde relativement dans le même sens, disant lui aussi avoir perdu près de 20% de son chiffre d’affaires annuel par rapport à l’an dernier. «Dans mon cas, ç’a été un peu mieux quand le chantier s’est déplacé. Mais là, ils sont carrément devant chez nous. Je m’attends à ressentir des impacts plus forts pendant au moins un mois», indique-t-il.

«C’est le pire qu’on a eu jusqu’à maintenant en réalité. La rue est complètement barrée, les trottoirs sont serrées. On comprend que les travaux doivent se faire, mais en ce moment, on ne peut rien faire, sauf espérer qu’ils feront ce chantier rapidement», ajoute le commerçant, qui a pignon-sur-rue au coin des rues City Councillors et Sainte-Catherine.

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