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Évaluation foncière: les taxes n’augmenteront pas de plus de 2% en moyenne, assure la Ville

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Le centre-ville de Montréal Photo: Josie Desmarais/Métro

La hausse moyenne de la taxe foncière des Montréalais l’an prochain n’excèdera pas 2%, assure la Ville, malgré l’augmentation importante de la valeur des propriétés dans les dernières années.

Les rôles d’évaluation foncière de Montréal et des villes liées pour la période 2020-2021-2022 ont été présentés mercredi en séance du comité exécutif. Ceux-ci entreront en vigueur le premier janvier 2020.

La valeur du parc immobilier gonflera ainsi de 12,7% à Montréal, ce qui équivaut à un point de pourcentage de moins que la moyenne de l’agglomération.

Ainsi, la valeur moyenne d’un condo sur l’île est maintenant de 365 000$, ce qui représente une hausse de 8,7% en trois ans. Celle des résidences unifamiliales a quant à elle grimpé de plus de 17% pour atteindre 600 900$ dans l’agglomération.

En 2017, le dernier rôle municipal faisait état d’un ralentissement du gonflement de la valeur des propriétés dans la métropole avec une croissance de 5,9%. Le rôle précédent, en 2014, faisait état d’une croissance de près de 20%.

Suivre l’inflation

Ces évaluations, réalisées aux trois ans, servent à aiguiller les villes dans l’ajustement de leurs taxes foncières.  Le président du comité exécutif, Benoit Dorais, a toutefois assuré mercredi que cette augmentation de la valeur des propriétés à Montréal «n’équivaut pas du tout à une telle augmentation des taxes» dans le prochain budget de la Ville, qui sera déposé cet automne.

La Ville entend plutôt suivre l’inflation en misant sur une augmentation globale des taxes foncières de 2% pour le résidentiel et de 1,5% pour le non-résidentiel. Cette deuxième catégorie comprend entre autres les institutions, les centres commerciaux et les tours à bureaux.

La hausse de l’impôt foncier ne sera toutefois pas la même dans chaque arrondissement. Elle devrait plutôt varier en fonction de l’ampleur de la hausse de la valeur des propriétés dans chacun d’entre eux.

Ainsi, les résidents des arrondissements où la valeur des propriétés a augmenté au-dessus de la moyenne, comme Verdun (+19,8%), le Sud-Ouest (+17,1%) et le Plateau-Mont-Royal (+16,7%), peuvent s’attendre à une hausse de leur impôt foncier au-dessus de l’inflation.

«C’est à chaque arrondissement de pouvoir voter ses taxes locales […] Il appartiendra à chaque conseil de faire des choix éclairés et responsables, mais ce sera le cas», a indiqué M. Dorais. La moyenne des hausses de taxes pour tous les arrondissements ne devrait toutefois pas excéder 2%.

L’augmentation de la valeur des propriétés est supérieure à la moyenne de Montréal dans neuf de ses arrondissements, tandis qu’elle est inférieure à celle-ci dans LaSalle, Saint-Laurent et Anjou entre autres.

Commerces

En limitant en 1,5% la hausse des taxes foncières pour le secteur non-résidentiel, l’administration municipale entend «soutenir les entreprises et les commerces de proximité», a indiqué M. Dorais. 

L’Institut de développement urbain du Québec craint toutefois que les commerces du centre-ville soient exclus de cette hausse moyenne et continuent de payer des taxes foncières bien au-dessus de l’inflation.

«La réalité, c’est que les taxes augmentent beaucoup plus que la moyenne au centre-ville», a affirmé le président-directeur général de l’organisme, André Boisclair. 

Le rôle du REM

La hausse de la valeur des propriétés dans l’agglomération est notamment attribuable à la croissance rapide du parc immobilier. Entre 2015 et 2018, près de 17 000 nouveaux bâtiments ont été construits sur l’île de Montréal. La valeur de ceux-ci est évaluée à 7 G$.

«Le marché du luxueux est en pleine forme à Montréal», constate le chargé de cours à la Factulté de l’aménagement de l’Université de Montréal, Pierre Barrieau. Selon ce dernier, c’est entre autres parce qu’une grande partie des nouveaux logements valent «beaucoup plus cher» que la moyenne que la valeur globale des propriétés est en hausse dans la métropole.

«Les nouvelles constructions pour les personnes à faible revenu se font de moins en moins à Montréal.» Pierre-Barrieau, chargé de cours à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal

Quant à l’Ouest de l’île, où plusieurs municipalités ont vu la valeur de leurs propriétés grimper de plus de 20%, M. Barrieau y voit un lien direct avec l’arrivée du Réseau express métropolitain d’ici la fin de 2023.

«C’est qu’on voit, c’est les villes où il y a eu des augmentations sont situées où il y aura des stations [du REM]», souligne l’expert, qui prévoit que cette tendance va s’accentuer dans les prochaines années. 

 

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