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Campus MIL: une ombre plane sur l’inauguration du Complexe des sciences de l’UdeM

Parc-Extension Campus MIL
La construction du Complexe des sciences de l'Université de Montréal a duré trois ans et a impliqué quelque 4000 ouvriers. Photo: Zacharie Goudreault/ Métro

L’Université de Montréal (UdeM) a inauguré en grande pompe vendredi son nouveau Complexe des sciences. Une ombre a toutefois plané sur cet événement festif: la hausse des loyers dans le quartier Parc-Extension.

Depuis lundi, le Complexe des sciences de l’UdeM accueille les étudiants du premier cycle des départements de chimie, de physique, de géographie et de biologie. Les étudiants et chercheurs des cycles supérieurs suivront plus tard cet automne.

Ce complexe, dont la construction a coûté 350 M$, accueillera donc à terme 2000 étudiants et 200 professeurs. Ceux-ci bénéficieront notamment d’une grande bibliothèque vitrée et de salles de travail munies de technologies dernier cri.

Hausse des loyers

Cette inauguration festive a d’ailleurs été assombrie par une manifestation de la part de membres du Comité d’action de Parc-Extension. Cet organisme se porte à la défense des locataires de ce quartier, qui est l’un des plus pauvres au pays.

«Pour les résidents de Parc-Extension, il y a très peu à célébrer aujourd’hui», a déclaré à Métro l’organisatrice communautaire Amy Darwish.

L’arrivée de nombreux étudiants dans ce secteur incite des propriétaires à évincer des familles pour réserver leurs logements à cette nouvelle clientèle.

«Ça, ça fait le bonheur des propriétaires parce qu’avec le roulement des étudiants, c’est plus facile de monter le prix des loyers», explique à Métro la professeure honoraire à l’Institut national de la recherche scientifique et experte en matière de logement, Damaris Rose. 

UdeM
Des membres du Comité d’action de Parc-Extension ont manifesté vendredi dans le Complexe des sciences de l’Université de Montréal.

L’UdeM a notamment aménagé une passerelle qui relie Outremont au quartier de Parc-Extension, autrefois enclavé.

«La fameuse passerelle qui a été ouverte la semaine dernière, moi j’appelle ça la passerelle vers la gentrification.» -Damaris Rose, professeure honoraire à l’Institut national de la recherche scientifique

Logements sociaux

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, s’est dite sensible à cet enjeu. Au début du mois, la Ville a fait part de son intention d’acheter un terrain d’une valeur de 1,2 M$ sur le site du campus MIL afin d’en faire une centaine de logements sociaux et communautaire.

«L’inquiétude [des locataires], elle est fondée», a reconnu Mme Plante.

À terme, quelque 1300 logements seront construits sur le site du campus MIL, dont 30% de logements sociaux ou abordables.

«J’utilise tous les outils à ma disposition, mais au final, ça prend aussi plus de ressources de la part du gouvernement [du Québec]», a évoqué la mairesse de Montréal.

Trop tard

Selon Damaris Rose, de telles actions auraient dû être prises en amont de la construction de ce nouveau complexe universitaire.

«Quand elle a changé le zonage pour permettre le nouveau campus, [la Ville] aurait dû être plus proactive dans la création de logements sociaux», a-t-elle souligné. L’UdeM a acquis en 2006 l’ancienne gare de triage d’Outremont dans le but de réaliser ce complexe universitaire. 

À cet effet, Mme Plante a jeté le blâme sur les précédentes administrations municipales.

 

 

 

 

 

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