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Le plus jeune banquier du monde voit grand pour son projet qui aide les enfants démunis

José Adolfo Quisocala
José Adolfo Quisocala Condori n'avait que sept ans lorsqu'il a initié son projet, qui permet à des enfants du Pérou d'échanger des matières recyclables contre de l'argent. Photo: Courtoisie, Alexie Monnerville

Le plus jeune banquier du monde n’avait que sept ans lorsqu’il a lancé un projet permettant aux enfants d’une ville du Pérou d’avoir un peu d’argent de poche, tout en contribuant à la protection de l’environnement. Il rêve maintenant d’exporter son initiative.

Le Péruvien José Adolfo Quisocala Condori, aujourd’hui âgé de 14 ans, a pris part au Coopérathon de Desjardins mercredi. Pour l’occasion, un documentaire qui relate son histoire, intitulé «Demain est à nous», a été présenté au Stade olympique de Montréal en compagnie de son réalisateur, Gilles de Maistre.

Dans les dernières années, l’adolescent est devenu une source d’inspiration pour les jeunes de son pays.

«Je veux démontrer qu’un enfant du Pérou, qui a grandi dans un pays qui n’est pas aussi développé que le Canada, où il y a beaucoup de problèmes, peut réaliser de grandes choses», raconte-t-il à Métro en espagnol.

Des déchets contre de l’argent

En 2012, José Adolfo obtient l’appui de son école primaire pour lancer son projet. Celui-ci consiste à permettre à des enfants d’apporter des déchets recyclables dans un point de collecte. Ils récoltent ensuite une partie de l’argent réalisé par les sociétés spécialisées en recyclage qui traitent celles-ci.

L’année suivante, son initiative devient une coopérative financière en bonne et due forme nommée la «Banco Del Estudiante Bartselana».

En sept ans, sa banque est passée d’une vingtaine de clients à plus de 3600. Tous sont des enfants ou de jeunes adultes qui demeurent dans la ville d’Arequipa, au Pérou.

«Je veux aider les enfants parce qu’en Amérique latine, ils doivent affronter beaucoup de problèmes. Nous devons souvent renoncer à nos rêves en raison de la situation financière de nos parents», souligne l’adolescent.

Ce projet, en plus de contribuer à la protection de l’environnement, permet aux enfants participants de récolter un peu d’argent de poche. L’argent qu’ils réalisent en apportant leurs matières recyclables à un des huit points de dépôt aménagés près d’écoles de la ville est déposé dans une carte de crédit.

Grâce à cette dernière, ils peuvent par exemple s’acheter une bicyclette, des cahiers ou encore se payer des cours de soccer, illustre José Adolfo.

Dans les dernières années, son initiative a récolté de nombreux honneurs. Son projet a notamment reçu le Prix international Unicef pour le financement en 2014.

«Le plus difficile, ça a été l’âge. […] Les gens se demandaient comment ils pouvaient faire confiance à un enfant pour gérer leur argent.» -José Adolfo Quisocala Condori

Des sacrifices

Les dernières années n’ont pas été de tout repos pour José Adolfo, qui s’est dédié corps et âme à l’évolution de sa coopérative. Sans même se verser de salaire.

«Il fallait que je sépare mon temps entre le collège et mon projet. Les premières années, je n’avais pas le temps pour aller au cinéma, pour aller à la plage ou pour jouer», confie-t-il.

Il ne regrette toutefois pas d’avoir réalisé ces sacrifices. 

«Ça m’a généré du stress. Ça a été difficile. Mais je crois qu’au final, ça a valu la peine», ajoute-t-il.

Afin de l’épauler, son père a quitté son poste de professeur d’université l’an dernier pour se dédier lui aussi à ce projet.

José Adolfo a rencontré le chef de la direction et président du conseil d’administration du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, mercredi. Ce dernier s’est engagé à aider l’adolescent en mettant des experts à sa disposition. Il parlera aussi de son projet aux instances gouvernementales afin d’aider celui-ci à atteindre la rentabilité.

 

 

 

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