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L’ombudsman de Montréal tire sa révérence après 16 ans de service

L'ombudsman de Montréal, Johanne Savard Photo: Archives Métro

L’ombudsman de la Ville de Montréal, Johanne Savard, prend sa retraite. Celle qui occupait la fonction depuis plus de quinze ans dresse un bilan «assez positif» de son mandat, mais espère voir certains aspects de son poste évoluer après son départ.

«Le grand défi de mon successeur, et c’était le mien aussi, c’est de faire connaître notre bureau, d’aller à la rencontre des citoyens. Il y a tellement de gens qui ont besoin du service, et qui ne savent pas que ça existe. Parfois, c’est un peu décourageant», reconnaît la principale intéressée en entrevue à Métro.

Si elle assure avoir «apprécié chaque moment» de son mandat, Mme Savard espère que des changements importants seront opérés pour améliorer les relations de l’ombudsman avec les élus municipaux.

«Il y a une certaine méconnaissance de notre rôle, soutient-elle. Les élus ne comprennent pas notre mandat et comment il se place dans l’échiquier, dans leur arrondissement. On est là pour les aider à mieux faire leur travail, identifier des problématiques et trouver des solutions, pas pour dénoncer. Il y a beaucoup de travail à faire.»

Meilleure promotion?

Toute première ombudsman de Montréal, Mme Savard exerce ses fonctions depuis 2003. Au Canada, la fonction d’ombudsman n’était que très peu utilisée au niveau municipal à l’époque de sa nomination.

Elle demeurera en poste pour opérer une certaine période de transition, «jusqu’à la nomination d’un nouvel ombudsman», assure la Ville de Montréal. Celle-ci devra d’ailleurs faire une meilleure promotion de son ombudsman au cours des prochaines années, tranche Johanne Savard.

«Quand les gens comprennent ce qu’on fait, ils n’ont pas peur de l’Ombudsman. Ils sont même enclins à travailler avec nous. C’est là qu’il faut aller. On a eu beaucoup d’impacts en quinze ans seulement.» -Johanne Savard, ombudsman de Montréal

Parmi les plus grandes fiertés de son mandat, Mme Savard cite entres l’adoption d’une politique permettant aux citoyens acquittés de la Cour municipale de voir leur dossier fermé d’accès, notamment aux futurs employeurs. «Quand on prend un dossier individuel et que ça se transforme en nouvelle approche plus large qui bénéficie à tout le monde, c’est là qu’on est utiles», dit-elle.

Elle ajoute que «la pertinence et l’impact positif de nos interventions se confirment quotidiennement». «La réputation de rigueur et d’excellence de notre bureau déborde les frontières du Canada», lâche-t-elle, réitérant que l’ombudsman doit prendre de l’influence et des responsabilités.

21 000 plaintes

Lors de son long mandat, Mme Savard et son équipe auront traité plus de 21 000 plaintes, et mené à terme quelque 3000 enquêtes.

«Leurs interventions ont permis d’améliorer la qualité des interventions municipales dans une grande variété de dossiers tels que l’accessibilité universelle, la gestion des logements insalubres, la clarté des informations, la réduction des nuisances de bruit et de circulation, l’aménagement sécuritaire du territoire, l’équité des décisions et la qualité des services en général», illustre le bureau de l’Ombudsman.

Pour le chef de l’opposition, Lionel Perez, Mme Savard «a très bien servi les Montréalais pendant son temps».

«C’est peut-être une opportunité d’avoir un peu de changement, de voir des nouvelles façons de faire», a-t-il toutefois illustré.

Dans un communiqué, la Ville de Montréal a quant à elle souligné le «travail exceptionnel» de l’ombudsman et son équipe «depuis la création de ce bureau reconnu pour sa rigueur, son professionnalisme, sa ténacité et son efficacité».

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