Chantiers majeurs: moins de 5% des fonds d’aide aux commerçants utilisés
La Ville de Montréal n’a remis que 1,2 M$ sur une enveloppe totale de 25 M$ depuis la mise en place de son programme d’aide aux commerçants affectés par les chantiers majeurs, a appris Métro. L’administration se dit ouverte à des modifications au fonds afin que «ça sorte plus».
Depuis novembre 2018, et rétroactivement à 2016, les commerçants touchés par de vastes chantiers d’infrastructures ou par la réfection des aqueducs ont l’option de demander une subvention d’un maximum de 30 000$ à la ville-centre pour compenser les pertes financières.
Au total, 87 commerçants ont fait des demandes de subventions depuis le lancement du programme. En mai, très peu de commerçants avaient réussi à adhérer à la compensation.
Malgré qu’à peine 4% du budget prévu ait été distribué, le responsable du développement économique et commercial à la Ville, Robert Beaudry, se dit généralement satisfait des résultats.
«On parle d’une augmentation, certes, de la popularité du programme. C’est sûr que, nous, on veut que ça sorte encore plus. En tout, on a 25 M$ de réservés», affirme-t-il en entrevue avec Métro.
Meilleure promotion?
Pour Robert Beaudry, le chiffre de 1,2 M$ n’est «vraiment pas négligeable». La communication pourrait toutefois être meilleure, confie-t-il. «Il y a encore des commerçants qui ne sont pas au courant que leur zone a été décrétée éligible, constate-t-il. À ce moment-là, il faut faire un petit peu plus de promotion.»
«On voit qu’il y a déjà une augmentation du nombre de demandes dans les trois derniers mois», relativise M. Beaudry. Selon la Ville, le programme a reçu «autant de demandes dans les 3 derniers mois que dans les 6 premiers mois suivant sa création».
Les commerçants affectés par des chantiers importants entre 2016 et aujourd’hui ont toujours accès au fonds, rappelle M. Beaudry. Et ce, même si le secteur n’est plus gangrené par des cônes oranges. On parle ici de voies comme le chemin de la Côte-Sainte-Catherine et la rue Notre-Dame Ouest.
Réviser le programme
Les sociétés de développement commercial (SDC) du centre-ville et de la Plaza Saint-Hubert s’attendent à une explosion des demandes de subventions au tournant de l’année.
«Pour bénéficier de ces subventions, il faut avoir terminé son année financière pour ensuite envoyer sa demande à la Ville. Le nombre devrait être beaucoup plus important en 2020 qu’en 2019», analyse le directeur général de la SDC Destination centre-ville, Émile Roux.
Celui-ci convient toutefois qu’il y a matière à amélioration. Pour toucher plus de commerçants, par exemple, la subvention aurait avantage à être plus substantielle et les commerçants devraient en bénéficier plus facilement, plaide-t-il.
«Ce dont on se rend compte, c’est que dans certains secteurs, ce chiffre est trop important pour être le seuil limite. Il y a beaucoup de commerces qui disent que, s’ils perdent 15%, ils ont déjà mis la clé sous la porte», observe-t-il.
«Perdre 15%, ça a un effet dévastateur. C’est sûr que ce chiffre-là doit être revu à la baisse», lance pour sa part le directeur général de la SDC Plaza Saint-Hubert, Mike Parente.
Les deux sociétés de développement ont déjà eu des discussions avec la Ville. Selon M. Beaudry, «ce sont tous des points qui vont être regardés».