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Exo veut «la priorité» sur les voies ferrées pour réduire les retards

Un train de banlieue
Un train de banlieue Photo: Josie Desmarais/Métro

Si Québec et Ottawa veulent favoriser la croissance des trains de passagers dans le Grand Montréal, ils doivent d’abord leur donner la priorité sur les voies ferrées, plaide exo. Le transporteur demande aux gouvernements de miser sur les infrastructures «dédiées au transport de personnes», et non de marchandises.

«Il faut avoir la priorité sur les voies ferrées sur lesquelles nous exploitons les trains, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui», observe le directeur général d’exo, Sylvain Yelle.

Ce dernier soutient que le réseau de trains serait «plus flexible» s’il offrait un service régulier «et plus ponctuel». Cela passerait entre autres par la fin des retards de service «causés par le partage des voies avec d’autres trains».

Rappelons qu’exo est souvent critiqué par ses usagers pour le manque de fiabilité du service, voire même le manque de sécurité de ses installations. Sur Facebook, le groupe Mouvement/Rally Train Deux-Montagnes réunit plus de 3000 clients.

«Lorsqu’on nous demande comment on peut s’y prendre pour augmenter la part modale du train passager, la réponse est très claire: il faut répondre aux attentes de la clientèle.» – Sylvain Yelle, directeur général d’exo

Son groupe, qui gère les trains de banlieue dans la métropole, affirme que sa clientèle souhaite surtout «qu’on lui offre un service plus fréquent par l’ajout de départs».

Le CN veut collaborer

En ce moment, à Montréal, exo n’a pas la priorité sur les voies ferrées qu’il exploite, parce qu’il ne les possède pas. La plupart des voies appartiennent au Canadien Pacifique (CP) ou encore au Canadien National (CN). Ce sont ces deux géants du transport ferroviaire qui déterminent donc l’ordre de passage des trains.

Joint par Métro, le porte-parole de CN, Jonathan Abecassis, affirme que son groupe est à l’écoute.

«Dans le contexte où exo désire acquérir et opérer des voies dédiées au transport passager, nous offrirons notre expertise lorsque requise» -Jonathan Abecassis, porte-parole de CN

«Nous travaillons avec exo […] afin d’atteindre un équilibre entre nos différents secteurs d’activité, dit-il. Nous avons d’ailleurs récemment conclu une entente prévoyant la modification de nos opérations de transport industriel temporairement pour les passagers de la ligne Mascouche jusqu’à ce que la construction d’infrastructures permanentes soit terminée.»

Les priorités au Ministère des Transports du Québec (MTQ) diffèrent toutefois légèrement. Lundi, le ministre François Bonnardel a annoncé la création du Programme de soutien aux infrastructures de transports ferroviaires et à l’intégration modale (PSITFIM).

Cet outil visera, entre autres, «à accroître les activités de transport ferroviaire des marchandises, notamment par l’intégration d’un segment ferroviaire aux chaînes de transport», lit-on dans un communiqué.

Des solutions, des enjeux

Pour régler la situation, l’organisme somme Québec de «financer l’acquisition d’infrastructures ferroviaires» et d’être partie prenante dans les discussions pour «privilégier les trains de passagers». Le groupe demande aussi au gouvernement Legault de «soutenir les municipalités» dans la recherche et le financement de solutions d’étagement, dont des passerelles ou des tunnels.

La société de Toronto prévoit «doubler son offre de service en période de pointe et la multiplier par quatre en hors pointe», d’après M. Yelle. «La population de la région de Toronto bénéficiera d’un service bidirectionnel, offert toute la journée, et dont les passages se font à des fréquences inférieures à 15 minutes», ajoute-t-il.

Selon Statistique Canada, environ 53% de la valeur totale des marchandises exportées depuis le centre du pays ont été acheminées par la route en 2018.

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