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Trains de banlieue: moins de retards cet hiver malgré les travaux du REM

Un train de banlieue
Un train de banlieue Photo: Josie Desmarais/Métro

Un an après un hiver difficile qui a écorché la ponctualité du réseau de train de banlieue du Grand Montréal, le nombre de retards a chuté dans les derniers mois à la suite d’investissements massifs dont les effets ont toutefois été freinés par les travaux du Réseau express métropolitain (REM).

«Dans l’ensemble, c’est tout de même assez positif. Malgré les événements météo, on a réussi à avoir une bonne ponctualité générale pour notre clientèle», a affirmé mercredi la porte-parole d’exo, Catherine Maurice, rencontrée par Métro pour faire un bilan des impacts de cet hiver «en dents de scie» sur le réseau de train de banlieue. 

Les deux premiers mois de l’année 2018 ont été douloureux pour les milliers d’usagers des six lignes de train de banlieue de la région métropolitaine, qui ont connu 628 retards en janvier et 372 le mois suivant. Une situation qui a particulièrement affecté la ligne de Deux-Montagnes, où le taux de ponctualité a chuté à 75% en janvier l’an dernier, soit 20% sous la cible visée par l’organisme de transport.

Cet hiver, des éléments électriques chauffants ont été installés pour éviter que ceux-ci soient paralysés par la neige ou le froid, des rails ont été remplacées et près de 3 M$ ont été investis pour mettre à niveau les vieilles voitures électriques de la ligne de Deux-Montagnes, dans lesquelles aucun investissement n’avait été réalisé en près d’un quart de siècle.

Résultat: le nombre de retards a chuté de près de moitié en janvier et de 10% en février sur l’ensemble du réseau. Un bilan qui est toutefois moins reluisant pour la ligne de Deux-Montagnes, la plus achalandée du réseau, où le taux de ponctualité est demeuré environ 12% sous la cible visée par exo pendant ces deux mois.

«Les travaux du REM ont joué un rôle dans le nombre de retards. C’est une cause de retards qui n’existait pas à l’hiver 2018», a souligné Mme Maurice.

Ainsi, bien que le nombre de bris mécaniques sur les voitures de train ait chuté cet hiver, les quelque 30 000 usagers de cette ligne ont continué à subir plusieurs retards de plus de 10 minutes causés par les travaux du futur train électrique dans le tunnel du mont Royal, qui forcent les trains de cette ligne à circuler en voie simple sur plus de 4 km.

«Un train, ce n’est pas comme une voiture. On ne peut pas juste changer de chemin», a illustré Mme Maurice. Ainsi, lorsqu’un train est immobilisé sur la voie restante, il devient impossible pour le suivant de le contourner, ce qui crée de la «congestion ferroviaire», et donc des retards de service, a-t-elle expliqué. 

À la fin du mois de mars, exo a d’ailleurs dû modifier l’horaire des départs pour les lignes de Deux-Montagnes et de Mascouche en raison de l’intensification des travaux dans le tunnel du mont Royal, entraînant le retrait de quelques départs et un allongement du temps de parcours d’environ 5 minutes en moyenne sur ces deux lignes.

«Le fait qu’on tente de maintenir le plus longtemps le service existant tout en réalisant ces travaux, c’est sûr que ça représente des défis», a convenu la directrice des affaires publiques du bureau de projet du REM, Virginie Cousineau, qui s’est dite «très sensible à la situation».

Alors que le tunnel du mont Royal sera complètement fermé à la circulation ferroviaire dès janvier 2020, de nouvelles mesures d’atténuation «hors transport collectif», comme des incitatifs au covoiturage, devraient être annoncées à temps pour la rentrée scolaire, a-t-elle souligné.

Trains de marchandises
Autre ombre au tableau, le nombre de retards a augmenté de 30% en mars dernier par rapport au même mois l’an dernier. Des délais qui ont principalement été causés par le passage de trains de marchandises alors que cinq des six lignes de train de banlieue du Grand Montréal appartiennent soit au Canadien National (CN) ou Canadien Pacifique (CP).

«Dans les ententes, c’est toujours écrit. C’est la priorité aux marchandises avant les personnes», a expliqué la professeure au département d’études urbaines de l’Université du Québec à Montréal et fondatrice de l’Agence métropolitaine de transport, Florence Junca-Adenot.

Les multiples périodes de gel et de dégel les deux premiers mois de l’hiver ont également contribué à la création de «bris et de fissures» sur les rails, qui sont principalement survenues en mars, a indiqué Catherine Maurice.

«Malheureusement, on est tributaires de la météo sur ce plan là et il n’y a pas grand chose qu’on puisse faire», a-t-elle dit. 

Les retards des trains de banlieue en chiffres :

Mois Hiver 2017-2018 Hiver 2018-2019
Décembre 274 118 (-156)
Janvier 628 302 (-326)
Février 372 333 (-39)
Mars 114 149 (+35)

Source: données fournies par exo. 

 

 

 

 

 

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