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Manque de bus: un élu réclame le départ de deux dirigeants de la STM

bus STM
La STM se donne comme cible d'avoir un taux de bus immobiles de 19%. Photo: Pablo Ortiz | Métro

Un conseiller municipal et ancien membre du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal (STM) réclame le départ de ses deux principaux dirigeants, alors que le manque de bus sur la route mine la qualité du service offert aux Montréalais.

«Ce qui arrive actuellement était prévisible et c’était le rôle de la gestion de la STM et du conseil d’administration d’assurer aux usagers qu’une situation comme celle que l’on vit actuellement n’arrive jamais», lance le conseiller de Snowdon, Marvin Rotrand, lors d’une mêlée de presse tenue mercredi à l’hôtel de ville.

Quelque 140 bus de la STM manquent à l’appel aux heures de pointe. Ainsi, sur les 1425 véhicules nécessaires pour livrer un service normal pendant cette période de fort achalandage, moins de 1300 sont en circulation actuellement.

Les plus récents indicateurs de performance de la STM soulignent d’ailleurs qu’à aucun moment, en octobre, le nombre requis d’autobus de la STM n’a été atteint aux heures de pointe du matin.

«À Montréal, les derniers rapports de la STM mentionnent qu’à Montréal, les autobus sont en panne chaque 3800 km», indique M. Rotrand. À Toronto, cette situation arrive en moyenne après 20 000 km, affirme l’élu, documents à l’appui.

Cette performance amène M. Rotrand à réclamer le départ du président du conseil d’administration de la STM, Philippe Schnobb, ainsi que celui de son directeur général, Luc Tremblay.

«Ça prend une équipe forte qui est capable de dire non à la mairesse.» -Marvin Rotrand

«C’est déplorable»

Les principaux intéressés ont condamné les propos de M. Rotrand mercredi. L’élu a été expulsé en novembre 2018 du conseil d’administration de la STM, où il siégeait depuis 17 ans.

«Je trouve ça très gratuit. C’est déplorable», a réagi Luc Tremblay en conférence de presse mercredi.

«On en a fait des choses depuis cinq ans, moi et M. Tremblay. Il y a toujours matière à amélioration, mais on est toujours en train de chercher à le faire», a pour sa part souligné M. Schnobb.

Manque de bus

Dans les dernières semaines, le syndicat des employés d’entretien a blâmé «des problèmes de gestion» pour justifier cette situation, ce qu’a nié la société de transport.

Marvin Rotrand, pour sa part, pointe du doigt l’ajout progressif à la flotte de la STM des 300 autobus hybrides promis en campagne électorale par la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Cette situation a forcé la STM à devancer la construction et l’agrandissement de centres de transport pour accueillir tous ces véhicules d’ici l’automne 2020.

Selon l’élu, MM. Schnobb et Tremblay auraient dû s’opposer à un échéancier aussi serré.

«Je blâme M. Tremblay et M. Schnobb pour ne pas avoir eu le courage politique de dire aux élus que l’échéancier n’est pas réaliste, qu’il cause problème et prive les usagers de transport», a-t-il dit. 

À ce propos, Luc Tremblay a reconnu que l’échéancier imposé est serré. Il a toutefois souligné que cet ajout d’environ 15% à la flotte d’autobus de la STM contribuera à «désengorger le réseau».

«C’est un passage obligé qui n’est pas facile, on en convient, mais la vision est là et je suis confiant qu’on va être capable d’atteindre les résultats», a-t-il dit.

L’an dernier, la STM a reçu 30 166 plaintes reliées à son réseau de bus, soit 32% de plus qu’en 2017.

Salaire injustifié

Ce dernier déplore par ailleurs la décision de la STM de hausser le salaire de son directeur général de 13,8% cette année. Celui-ci s’élève ainsi actuellement à 452 160$.

«Quand j’ai fait un bilan des salaires des dirigeants des sociétés de transport, celui de M. Tremblay était un des plus haut. Il faut questionner cette situation», a soulevé M. Rotrand.

Avec la collaboration de Henri Ouellette-Vézina.

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