Dernier cri du coeur de citoyens pour freiner Royalmount
«Le temps presse» pour interrompre le projet de développement Royalmount, plaide l’organisme Royalement contre Royalmount. Son porte-parole demande de la ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau, qu’elle donne un avis décisif sur un potentiel moratoire.
En choeur avec deux autres groupes, l’organisme chapeauté par Pierre Avignon, un citoyen opposé au mégaprojet, a lancé vendredi ses recommandations à la ministre Rouleau, également responsable de la Métropole.
M. Avignon se dit généralement «satisfait» de la réunion. «Elle [Chantal Rouleau] ne nous a pas contredit sur l’existence d’un problème dans le secteur», avance-t-il, en entrevue avec Métro.
Au mois de décembre dernier, M. Avignon avait demandé à s’entretenir avec la ministre en raison de l’emplacement du futur centre-commercial. Royalmount est situé tout près du croisement des autoroutes 15 et 40, qui sont de juridiction provinciale.
Pierre Avignon craint une explosion des déplacements engendrée par la concrétisation du projet.
Moratoire?
Pour le porte-parole de Royalement contre Royalmount, un moratoire sur le projet demeure la solution numéro un dans l’immédiat. «On n’a pas eu une réponse positive pour l’instant. Mais je considère qu’on n’a pas eu un non définitif non plus», soutient M. Avignon.
Au moment d’écrire ces lignes, Métro n’avait pas obtenu de réponse du cabinet de la ministre Rouleau quant à son intention de permettre ou non un moratoire.
Nous avons cependant pu nous entretenir avec Mme Rouleau elle-même quelques heures avant sa rencontre avec les organismes. Dans cette entrevue exclusive, qui sera diffusée dans les prochains jours, elle admet être «préoccupée».
«L’intersection entre la 15 et la 40 est la plus achalandée, la plus congestionnée, des 25 dernières années. C’est là-dessus que je veux qu’on travaille […] dans la mesure de ce qu’on peut réaliser», a-t-elle souligné.
Nouvelles avenues
Pierre Avignon presse les différents acteurs impliqués de mettre la main à la pâte étant donné «l’urgence de la situation».
«Le béton n’a pas commencé à être coulé, donc il y a encore une chance», observe-t-il.
Il invite les groupes opposés à Royalmount «à faire la même demande [de moratoire] à la ministre».
«Si c’est un non sur le moratoire, on demande qu’elle confirme le rôle du ministère des Transports pour faciliter ou pas ce projet», lance-t-il.
Loi «de bon voisinage»
À plus long terme, la coalition d’organismes incluant Royalement contre Royalmount propose un mécanisme législatif «anti-Royalmount».
Celui-ci «permettrait à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) d’analyser les projets commerciaux de plus de 100 000 pieds carré sur l’ensemble de son territoire».
«Actuellement, une petite entité de la CMM peut faire un projet qui a un impact sur l’ensemble de la Communauté», explique Pierre Avignon.
Ville Mont-Royal
Royalmount s’est installé sur le territoire de Ville Mont-Royal (VMR). La Ville de Montréal n’a donc aucun pouvoir sur son avenir.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a maintes fois fait part de son opposition au plan de développement commercial. Selon elle, Royalmount «n’a pas d’acceptabilité sociale». En janvier, une commission municipale bipartisane avait recommandé la «suspension du projet».
Pierre Avignon et des citoyens souhaitent se présenter au conseil de ville de VMR lundi afin d’à nouveau faire part de leur opposition au projet.
– En collaboration avec Henri Ouellette-Vézina