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Enquête du coroner: une aide financière pour la famille de Pierre Coriolan

pierre coriolan
Johanne Coriolan, à droite et l'activiste Maguy Metellus Photo: Archives Métro

Les membres de la famille de Pierre Coriolan, un homme abattu en 2017 par des agents du SPVM, ont finalement obtenu une somme de 5000$ du gouvernement provincial pour financer leurs représentations devant le bureau du coroner.

C’est ce qu’a confirmé la Ligue des droits et libertés (LDL) à Métro, lundi. Les membres de la famille faisaient des représentations devant le ministère de la Sécurité publique afin d’obtenir ces sommes. Selon la Ligue, la famille «n’avait pas les moyens» de se payer les services d’avocats.

Au même moment lundi, le coroner donnait le coup de départ à son enquête, au Palais de justice de Montréal. Celle-ci doit s’étirer sur huit jours. Le coroner en chef adjoint, Luc Malouin, a affirmé commencer les procédures avec l’intention de «faire la lumière» sur un «drame humain».

Pierre Coriolan a été abattu au mois de juin 2017 par des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). L’homme noir de 58 ans avait sur lui un tournevis et un couteau au moment de sa mort. En détresse, il venait tout juste d’être expulsé de son domicile, dans Ville-Marie.

«Peanuts»

Réagissant aux sommes accordées à la famille, la coordinatrice de la LDL, Eve-Marie Lacasse, s’est montrée déçue.

«C’est loin d’être la panacée», a-t-elle relativisé , en marge des audiences, lundi. Elle souligne un «manque d’équité dans la représentation des parties», encore aujourd’hui.

Selon Mme Lacasse, le gouvernement se fait encore attendre pour réglementer les montants accordés aux familles dans le cadre d’enquêtes auprès du coroner.

«Cela fait sept ans [qu’on attend]», a souligné la LDL dans un communiqué.

«Taux thérapeutique élevé»

Lundi, des enquêteurs du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) et de la Sûreté du Québec (SQ) et des experts ont fait la reconstitution des événements qui ont mené à la mort de Pierre Coriolan, le 27 juin 2017.

Au moment de sa mort, le Montréalais de 58 ans avait un taux «thérapeutique élevé» de cocaïne dans son sang, a avancé une experte-toxicologue, lundi.

Cette mesure se situe tout juste en dessous du taux «toxique», considéré comme dangereux pour le consommateur de cocaïne. Les consommateurs étiquetés comme «thérapeutique élevés» ont pour leur part tendance à «prendre des risques», a-t-elle ajouté.

L’interrogatoire des avocats des policiers et de la Ville de Montréal a permis de révéler que M. Coriolan avait été diagnostiqué comme schizophrène et consommait de la cocaïne depuis dix ans.

Pour l’une des avocates de la famille, Me Virginie Dufresne-Lemire, ces informations importent peu.

«Ce qui est important, c’est comment les policiers interviennent. Qu’il ait consommé ou pas, le résultat est le même», a-t-elle affirmé.

Photographies

Arrivé sur place après le transport de M. Coriolan a l’hôpital, il y a deux ans, le policier de la SQ Sylvain Larouche avait pour sa part la tâche de photographier les lieux. Interrogé lundi, il a affirmé avoir constaté que l’appartement de M. Coriolan était «sans dessus dessous» à son arrivée.

La SQ a retrouvé une dizaine de projectiles – à impulsion électrique, 9 mm ou 40 mm – dans l’appartement de la victime et dans le couloir. Les policiers ont également photographié une «pipe artisanale», un couteau de cuisine et un tournevis sur les lieux.

Le public présent dans la salle a aussi écouté les deux appels logés au 911 par des voisins de M. Coriolan. Tous deux faisaient état de la «psychose» de la victime et des dégâts faits dans son appartement avant l’intervention policière.

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