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Blocus ferroviaire: l’injonction servie aux manifestants à Saint-Lambert

Des manifestants ont reçu une injonction à Saint-Lambert, jeudi soir.
Des manifestants sur la voie ferroviaire à Saint-Lambert. Photo: Denis Germain/Métro

Après deux jours de blocus sur la voie ferrée à Saint-Lambert, un huissier accompagné de policiers du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) a remis jeudi soir une injonction aux manifestants. Celle-ci les enjoint de mettre fin à la barricade.

L’injonction avait été accordée plus tôt en matinée au Canadien National (CN), le propriétaire du rail.

Après avoir pris connaissance de l’injonction, les manifestants n’ont toutefois pas quitté le site immédiatement. Au moment d’écrire ces lignes, les militants occupaient toujours les lieux, a confirmé le corps policier local à Métro.

Ces événements ont suivi une journée de suspense dans la municipalité de la Rive-Sud. Les manifestants ont reçu l’injonction en main propre peu avant 19h, jeudi.

Les militants qui protestaient en signe de solidarité aux chefs héréditaires de la communauté autochtone de Wet’suwet’en bloquaient le passage des trains pour une deuxième journée consécutive.

Une injonction comme celle-ci oblige les manifestants à quitter les lieux. S’ils n’obtempèrent pas, ils peuvent être arrêtés.

Mercredi, le groupe MTL Wet’suwet’en Solidarity avait invité les protestataires à se rassembler près de la voie ferrée à Saint-Lambert. Plusieurs auto-patrouilles du SPAL assuraient depuis une présence dans les environs.

La foule était restée toute la nuit de mercredi à jeudi près du passage ferroviaire et se préparait à nouveau à dormir près du feu.

«Le Canada est bloqué jusqu’à nouvel ordre», avait indiqué une manifestante aux médias quelques minutes avant la tombée de la nuit.

Hostilités

La journée ne s’est pas déroulée sans accroc pour les militants de Saint-Lambert, jeudi. S’ils ont fait l’objet de plusieurs klaxons d’encouragement, ils ont aussi été visés par plusieurs critiques de passants Lambertois.

«Bande de crétins», a crié l’un d’eux tout près du périmètre de sécurité érigé en bordure du campement temporaire. Les doigts d’honneur spontanés des automobilistes n’ont pas manqué non plus.

Plus diplomate, David Skitt, un citoyen de la municipalité, s’est adressé directement à un protestataire pour faire part de son mécontentement. «Vous avez eu ce que vous voulez», a-il dit en référence à l’injonction.

Denis Bisson s’est présenté sur les lieux avec une pancarte qui signifiait «Laissez-nous travailler!» Celui-ci est propriétaire de l’entreprise L’Ardoisière, dont les matériaux proviennent d’Halifax et arrivent en train, sur la ligne Saint-Hilaire.

S’il a affirmé être d’accord avec les revendications des militants, M. Bisson craignait que ses activités soient «prises en otage» par le blocus.

Plusieurs démonstrations

Les blocus en soutien à Wet’suwet’en se poursuivent partout au pays. Les chefs héréditaires de cette communauté des Premières Nations s’opposent à la construction de l’oléoduc Coastal Gasline sur le territoire qu’ils revendiquent.

À Kahnawake, d’ailleurs, des membres de la communauté empêchent le passage aux trains depuis une semaine et demie. Ce sont les Peacekeepers mohawk qui ont la juridiction sur le territoire, au contraire de Saint-Lambert.

Mercredi, le premier ministre François Legault a fait allusion à une potentielle intervention policière dans la réserve autochtone.

Rencontre au sommet

Les premiers ministres provinciaux et le premier ministre Justin Trudeau se sont également rencontrés jeudi, au moment même où les blocages se poursuivaient.

Dans un communiqué, M. Trudeau a répété «l’importance de mettre fin aux blocages le plus rapidement possible».

Il réitère que la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, peut se rendre disponible pour rencontrer les chefs héréditaires Wet’suwet’en.

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