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Transferts fédéraux en logement: Ottawa et Québec «traînent les pieds»

Loyer
Dans les derniers jours, des appels à la grève du loyer se sont faits entendre. Photo: Messager Lachine & Dorval – Archives

À l’approche du budget provincial, le Québec n’obtient toujours pas un sou en transferts fédéraux alloués au logement. Alors que le monde politique et communautaire leur met de la pression, les deux gouvernements assurent que «les négociations se poursuivent».

Dans une mise à jour publiée mercredi dernier, le Directeur parlementaire du budget chiffre les montants obtenus par chaque province dans le cadre du Partenariat fédéral provincial territorial en matière de logement. Ce plan permet aux provinces et au territoire de se partager une tarte de près de 5,8 G$.

Le Québec ne touche toujours pas un sous de cette entente, lui qui n’a pas négocié l’accord nécessaire afin de débloquer des transferts en logement. À l’autre bout du spectre, l’Ontario s’accapare plus de 2 G$ du total gouvernemental.

Au dépôt de sa Stratégie nationale sur le logement, en 2017, Ottawa promettait de s’entendre avec chaque province et territoire afin de lui allouer une somme pour le développement de logements.

Le Québec demeure aujourd’hui l’unique province à ne pas s’être entendue sur les conditions de ce versement. Et ce, malgré une enveloppe toujours disponible de 1,4 G$.

Négociations

Le cabinet de la ministre provinciale des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, soutient que «les négociations avec le gouvernement fédéral se poursuivent».

«Nous considérons encore que le Québec est le mieux placé pour connaître ses besoins en matière d’habitation, et c’est donc à nous de choisir où et comment investir les sommes qui nous reviennent», écrit dans un échange courriel l’attachée de presse de la ministre, Bénédicte Trottier Lavoie.

À Ottawa, l’un des artisans des négociation, le député Pablo Rodriguez assure vouloir trouver une issue «le plus rapidement possible».

«On veut que les Québécois obtiennent leur juste part de notre investissement historique, indique à Métro Simon Ross, attaché de presse du lieutenant québécois du Parti libéral. C’est pour ça qu’on continue de négocier avec le gouvernement du Québec pour en arriver à une entente.»

Des gouvernements qui «traînent les pieds»

La porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme, est sans équivoque. La faute dans le dossier revient autant au gouvernement provincial qu’au gouvernement fédéral.

«D’un côté le gouvernement fédéral traîne les pieds et ne livre pas la marchandise. De l’autre, le gouvernement du Québec n’en fait absolument pas assez», dénonce Mme Laflamme.

En pleine période de négociations, elle «espère que Québec ne signera pas une entente à rabais».

Mais la province touchera une somme décevante même si elle met la main sur les derniers dollars disponible au fédéral, convient Mme Laflamme.

«Il reste 1,4 G$ sur dix ans, donc 140 M$ par année. Ce n’est vraiment pas beaucoup quand on sait que cet argent-là ne va pas être utilisée que sur des nouveaux logements sociaux», remarque-t-elle.

Le milieu politique de la partie

Le député fédéral de Rosemont—La Petite-Patrie, Alexandre Boulerice, en avait assez. Au début du mois de février, il a envoyé une lettre à Pablo Rodriguez pour l’exhorter de revenir rapidement avec des fonds pour le Québec.

«J’ai reçu un simple et bête accusé de réception. Ça poireaute et on comprend peu pourquoi», lance-t-il en entrevue avec Métro, près d’un mois plus tard.

«Ouvre ton compte de banque sur transfert Interac, puis envoie ça au gouvernement du Québec.» – Alexandre Boulerice

À l’approche des budgets, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, demande aussi aux gouvernements d’accélérer le pas.

«Tous les acteurs du milieu, ce sont des conversations que nous avons entre nous. Ça n’a pas de sens que ce soit un enjeu. L’argent est là et il dort», soutient-elle.

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