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Le 281 fermera en septembre pour laisser place à un projet immobilier

Un danseur du mythique bar 281, devant une foule de spectatrices.
Un danseur du 281 Photo: Courtoisie - Le 281

Le 281, mythique bar de danseurs de la rue Sainte-Catherine, fermera bientôt ses portes. L’immeuble l’abritant a été vendu pour faire place à un projet immobilier.

«Ça fait déjà un an et demi que je réfléchis à ce que je vais faire dans le futur. Ça commence à être difficile, la vie de nuit», confie à Métro la propriétaire du bar érotique, Annie Delisle, qui a franchi le cap de la cinquantaine.

Lorsqu’elle a été approchée par le promoteur Mondev, qui a racheté l’immeuble au 94, rue Sainte-Catherine Est, la femme d’affaires a tout de suite saisi l’occasion. Elle indique avoir reçu la confirmation d’achat «pendant le temps des Fêtes», après une période de négociations.

«À 50 ans, même si on a un régime de vie très strict et qu’on s’entraîne, se coucher très tard, ça ne marche pas. Quand cette offre-là est arrivée, c’était le bon moment», ajoute-t-elle.

Cette fermeture entraînera la mise à pied de 40 travailleurs, dont 14 danseurs. Mme Delisle se montre toutefois confiante que ceux-ci réussiront à trouver un nouvel emploi rapidement, compte tenu de la pénurie de main-d’oeuvre dans le secteur de la restauration.

«C’est une entreprise familiale qui a duré 40 ans. Je pense qu’on peut partir la tête haute», a ajouté Mme Delisle. 

Contacté par Métro, le partenaire principal chez Mondev, Michael Owen, a refusé de commenter. Il n’a ainsi pas été possible d’avoir des détails sur le projet immobilier à venir dans cet immeuble, qui compte trois étages, dont un rez-de-chaussée commercial.

La Ville a pour sa part indiqué n’avoir reçu jusqu’à maintenant «aucune demande de permis» concernant ce bâtiment.

Ce promoteur est derrière plusieurs projets immobiliers dans la métropole. Il entend notamment aménager plus de 200 logements près du site du Campus MIL, à Outremont.

«On est le seul bar érotique dédié aux femmes au Canada. C’est un concept unique au pays.»-Annie Delisle, propriétaire du 281

Un nouveau 281?

L’institution fermera ses portes le 5 septembre. La propriétaire indique toutefois que le fonds de commerce du bar est à vendre. Le cabaret érotique, qui était unique en son genre au pays lors de son ouverture en 1980, pourrait ainsi renaître ailleurs dans la métropole. L’acheteur potentiel conserverait entre autres le mobilier, le nom et le permis d’alcool du cabaret érotique.

«Moi, ma carrière de nuit s’arrête le 5 septembre. Mais si quelqu’un veut l’acheter, je suis ouvert», précise Mme Delisle, qui a acheté les parts familiales du commerce en 2003. Elle souhaiterait que ce nouveau bar, s’il voit le jour, se situe idéalement dans Ville-Marie.

Lors de son ouverture, le cabaret érotique était ouvert sept jours par semaine. Les femmes faisaient la file chaque soir pour entrer dans le commerce. Il n’est désormais accessible que trois jours par semaine. Le bar demeure toutefois populaire et rentable, assure la propriétaire du 281.

«On ne ferme pas pour des raisons financières. Ça marche encore. On a un concept qui est unique et c’est pour ça que ça marche si bien», assure-t-elle.

D’ici à la fermeture du bar, Mme Delisle promet de multiplier les événements festifs dès la mi-avril afin de célébrer le 40e anniversaire de l’institution.

Le bar a ouvert ses portes le 14 avril 1980.

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