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Montréal entamera la collecte du compost dans les grands immeubles

Jean-François Parenteau
Le responsible de l'environnement à la Ville de Montréal, Jean-François Parenteau. Photo: Zacharie Goudreault/ Métro

La Ville de Montréal entamera prochainement la collecte du compost dans les grands bâtiments situés au centre-ville et dans trois autres arrondissements. Une initiative qu’elle promet d’élargir à l’ensemble de la métropole d’ici cinq ans.

Depuis décembre dernier, la collecte des matières organiques est offerte dans tous les immeubles de huit logements et moins de la métropole, mais dans peu de bâtiments de plus grande taille.

Dès cette année, cependant, la Ville élargira ce service aux immeubles comptant neuf logements et plus dans quatre arrondissements. Il s’agit de Ville-Marie, de Montréal-Nord, de Saint-Laurent et du Sud-Ouest.

La première phase de ce déploiement, qui vise à tester les «meilleures pratiques» à mettre en place pour collecter le compost dans ce type d’immeubles, touchera jusqu’à 4000 logements par arrondissement, dépendant des besoins dans chacun d’entre eux.

«Un immeuble de quarante étages, ce n’est pas la même chose qu’un duplex. On ne peut pas déployer des petits bacs dans l’ensemble des quarante étages de l’immeuble. Donc, on doit s’ajuster et voir avec les propriétaires d’immeubles [ce qui peut être fait]», a expliqué lundi en conférence de presse le responsable de l’environnement à la Ville, Jean-François Parenteau. 

La nouvelle a par ailleurs reçu un accueil favorable dans Montréal-Nord, lundi.

«Nous avions beaucoup de demandes des citoyens et citoyennes qui habitent dans des immeubles de huit logements et plus qui voulaient aussi composter», a réagi la directrice de la Coop de solidarité Éconord, Julie Demers. L’organisme entend donner plusieurs ateliers pour sensibiliser les citoyens de l’arrondissement à l’importance de composter.

«Ces quatre arrondissements servent de pionniers pour la suite du déploiement sur l’ensemble du territoire.» -Jean-François Parenteau

Salles réfrigérées

M. Parenteau a donné peu de détails concernant les techniques de collecte particulières que la Ville entend tester pour ces immeubles, qui comptent dans certains cas plusieurs centaines de logements. Il indique à cet égard qu’«il n’y aura pas une solution unique».

«Dans [les bâtiments de] neuf logements et plus, les gens sont moins sollicités directement, donc on doit voir comment on va communiquer les choses pour avoir une bonne adhésion de la population», a-t-il dit. 

Le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa, propose pour sa part l’aménagement de salles réfrigérées au rez-de-chaussée des grands bâtiments, comme c’est le cas dans certains immeubles de son arrondissement.

«Avec des salles réfrigérées, ça permet de faciliter l’entreposage des matières organiques», estime-t-il. Cela permettrait de limiter les «inconvénients» que peuvent avoir le compost, comme les mauvaises odeurs, ajoute-t-il. 

Quant à l’échéancier du début de ce projet, la Ville n’a pu fournir de «date précise», mais a assuré que «ce sera cette année».

«Avec le centre de compost à venir dans Saint-Laurent, il y a un besoin urgent d’aller de l’avant», a souligné M. DeSousa en référence au centre de traitement des matières organiques de 175 M$ prévu pour l’automne 2021 dans ce secteur. 

L’administration municipale se donne par ailleurs jusqu’en 2025 pour imposer la collecte du compost dans tous les immeubles de grande taille des 19 arrondissements qu’elle dessert. Elle espère ainsi tendre vers une de ses cibles, qui est de faire passer le taux de récupération des matières organiques de l’agglomération de 26% actuellement à 60% d’ici cinq ans. Un pourcentage qui devrait atteindre 100% en 2030.

Boom immobilier

Dans le quartier Griffintown, dans le Sud-Ouest, peu de résidents bénéficient actuellement de la collecte des matières organiques, puisqu’on y retrouve essentiellement de grands développements immobiliers. Une situation qui trouve aussi écho au centre-ville.

«Il y a eu un boom immobilier assez impressionnant dans ce secteur de la ville», rappelle le responsable de l’habitation à la Ville et conseiller de Projet Montréal dans Ville-Marie, Robert Beaudry.

Ce dernier estime que cette transition vers la collecte du compost dans tous les grands immeubles va permettre d’«enligner les futurs développements immobiliers». Ceux-ci pourraient par exemple inclure certaines infrastructures facilitant la collecte du compost, comme une chute à déchets organiques. 

-Avec la collaboration d’Olivier Faucher, Métro Media.

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