Soutenez

Ensemble Montréal demande de permettre le covoiturage sur toutes les voies réservées de la métropole

covoiturage
Photo: Pablo Ortiz/Métro

L’opposition officielle à l’hôtel de ville presse l’administration de Valérie Plante de rendre toutes les voies réservées du réseau routier de la métropole accessibles aux utilisateurs du covoiturage afin de contrer la congestion routière. Une option que rejette la Ville.

Actuellement la Société de transport de Montréal (STM) compte 258 km de voies réservées, dont la majorité ne sont accessibles qu’aux bus et aux taxis. On en compte toutefois sept qui tolèrent aussi le covoiturage. C’est notamment le cas sur la rue Sherbrooke Est et les boulevards Lacordaire et de la Côte-Vertu.

Face à ce constat, le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, propose de permettre le covoiturage sur toutes les voies réservées de la métropole. Il déposera une motion en ce sens le 23 mars prochain en séance du conseil municipal.

«La proposition est simple et efficace. Elle permet de réduire l’auto-solo et la congestion», a déclaré l’élu en conférence de presse, lundi. Ce dernier souligne qu’une telle mesure permettrait de réduire les temps de déplacement des utilisateurs du covoiturage, rendant ainsi celui-ci plus attrayant.

Chaque jour de la semaine, on dénombre près de 15 millions de sièges vides dans les voitures circulent à Montréal.

«Ça, à la seule heure de pointe, c’est plus que toute la capacité de la STM», soulève à l’égard de cette donnée l’expert en économie collaborative et chargé de cours à l’École nationale d’administration publique, Guillaume Lavoie, en entrevue à Métro

Surveillance policière

Ensemble Montréal affirme qu’un telle initiative se ferait à un coût «quasi nul» pour la Ville, puisque les voies réservées en question existent déjà.

«L’avantage, c’est que infrastructures routières existent déjà, donc ça peut se faire à un coût presque nul. On parle de changer les panneaux et de faire de la sensibilisation et de l’éducation», a-t-il affirmé.

Lionel Perez craint-il que des automobilistes effectuant de l’auto-solo circulent illégalement dans ces voies réservées?

«Je pense que chaque fois qu’on met des règles en place, il faut s’assurer qu’il y ait une surveillance policière adéquate. Il faudra être cohérent et s’assurer que le SPVM fasse son boulot de ce côté-là», a-t-il dit. 

En 2019, la police de Montréal a émis 13 301 constats d’infraction à des automobilistes immobilisés illégalement dans des voies réservées à Montréal.

«Devant l’urgence climatique, où Montréal s’est donnée beaucoup d’objectifs ambitieux, il faut mettre en place des mesures concrètes pour réduire les GES causés notamment par le transport.» -Lionel Perez, chef d’Ensemble Montréal

Agir rapidement

En janvier, Métro dévoilait que l’Autorité régionale de transport métropolitain étudie actuellement la possibilité de développer un système de covoiturage d’ici l’automne alors que se chevaucheront jusqu’en 2024 les chantiers du REM et du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.

«On sait qu’il y énormément de congestion, qu’il y a énormément de chantiers à venir. Donc, la situation ne s’améliore pas», a noté M. Perez, qui presse la Ville de répondre à sa demande «à court terme». 

L’expert en planification des transports, Pierre Barrieau, estime pour sa part que la Ville devrait étendre l’accès des voies réservées au covoiturage de façon progressive, en misant sur les voies réservées moins achalandées par les bus. Autrement, une telle initiative pourrait avoir des effets pervers en nuisant au transport collectif, prévient-il.

«Il ne faut pas que des voitures avec deux passagers viennent ralentir des autobus avec 80 passagers», soulève l’expert. 

Un constat que partage la STM.

«Il n’y a donc pas de recette universelle et chaque cas est différent et doit être analysé», a indiqué une porte-parole par courriel. Cette dernière rappelle que «l’objectif principal» des voies réservées et «d’améliorer les conditions de circulation des bus». 

Appelé à réagir, le cabinet de la mairesse Valérie Plante n’a pas mâché ses mots. Il accuse l’opposition de «casser du sucre sur le dos des utilisateurs des autobus».

«L’opposition en veut partout [des voies réservées qui autorisent le covoiturage], notamment là où ça pourrait nuire à la fluidité des autobus. Pour nous, ce n’est pas acceptable», a indiqué à Métro son attachée de presse, Laurence Houde-Roy.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.