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Chantiers: l’ARTM mandatée pour développer un système de covoiturage

Photo: Archives TC Media

L’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) étudie la possibilité de développer un système de covoiturage d’ici l’automne alors que se chevaucheront jusqu’en 2024 les chantiers du Réseau express métropolitain (REM) et du pont-tunnel Louis-Hippolyte La Fontaine, a appris Métro.

À la demande du ministère des Transports du Québec (MTQ), l’ARTM a lancé un appel d’intérêt le mois dernier afin d’étudier la possibilité de développer une «plateforme technologique» de covoiturage qui pourrait voir le jour «à la rentrée 2020», possiblement en août ou en septembre. Il pourrait s’agir, par exemple, d’une application mobile offrant des trajets dans des corridors précis avec des «arrêts de covoiturage» à différents endroits, imitant ainsi des lignes de bus.

«Ça permettrait de concentrer l’offre de covoiturage pour créer une véritable offre de transport collectif qui va intéresser les passagers», souligne la présidente de la Société Smart Autostop Canada, Marine Imbert. L’entreprise, qui possède l’application de covoiturage OuiHop, a déjà développé un système de covoiturage similaire à Paris.

L’entreprise Netlift, pour sa part, milite depuis 2018 pour que le covoiturage devienne une mesure alternative priviliégiée pendant les travaux du REM, sans succès.

«Nous, on est prêts depuis 18 mois. On a déposé à de nombreuses reprises un plan de mitigation», a réagi à Métro le président de l’entreprise de covoiturage et de taxis, Marc-Antoine Ducas. Ce dernier, qui s’est récemment associé avec Taxelco, prendra aussi part à cet appel d’intérêt, qui prendra fin le 20 janvier. 

Réduire la congestion

Cette nouvelle option de transport, qui demeure hypothétique, entrerait ainsi en fonction à temps pour le début des travaux de réfection majeurs du pont-tunnel Louis-Hippolyte La Fontaine, qui relie Montréal à Longueuil via l’autoroute 25. Ce chantier, qui aura lieu du printemps 2020 à 2024, viendra aggraver la congestion routière sur une infrastructure où circulent quotidiennement 120 000 véhicules, selon les estimations du MTQ.

En parallèle, les travaux du REM, qui entraîneront la fermeture du tunnel du mont Royal à la fin mars, pourraient inciter de nombreux usagers des lignes de train de banlieue de Deux-Montagnes et de Mascouche à opter pour la voiture d’ici à la mise en fonction complète du train léger, en 2024. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a d’ailleurs fait part de ses craintes en décembre dernier que le chevauchement de ces deux chantiers vienne «asphyxier» les routes de la métropole.

Ainsi, le système de covoiturage pourrait permettre de réduire le nombre de voitures en luttant contre l’auto-solo. Le covoiturage pourra par ailleurs servir à transporter des citoyens provenant notamment de la Rive-Sud et de l’Ouest de l’île vers le réseau du métro ou les services de navettes par bus existants.

«Ça inciterait les gens à ne pas prendre leur voiture pendant la fermeture du tunnel [du mont Royal]», souligne Mme Imbert.

«On pourrait par exemple dédoubler la ligne orange de métro avec ce service de covoiturage-là.» -Marine Imbert, présidente de la Société Smart Autostop Canada

Pas de frais supplémentaires

Marc-Antoine Ducas estime que les usagers du train de banlieue qui paient déjà mensuellement pour ce mode de transport ne devraient pas avoir à débourser des frais supplémentaires pour utiliser ce système de covoiturage.

«L’idée, c’est d’intégrer le covoiturage dans la tarification du transport collectif», estime également Mme Imbert. 

L’ARTM devra par ailleurs  se pencher sur les indemnisations offertes aux chauffeurs qui offriront du covoiturage pour ce service. Les incitatifs financiers, qui seraient payés par le gouvernement du Québec, devront être suffisants pour attirer des conducteurs, croit M. Ducas. 

Contactée par Métro, l’ARTM a rappelé que ce projet n’en est qu’à un «stade préliminaire».

«L’appel d’intérêt a pour objectif de préciser les possibilités de plateforme technologique qui s’offriraient à l’ARTM dans le cadre du déploiement d’un système de covoiturage qui pourrait être implanté sous forme d’un projet pilote», a indiqué un porte-parole, Simon Charbonneau.

Actuellement, les mesures d’atténuation prévus pour les travaux du REM et du pont-tunnel prévoient notamment la mise en place de navettes par bus qui mènent au réseau du métro et de nouvelles voies réservées. Celles-ci seront entre autres aménagées sur la Rive-Sud, dans le secteur de l’échangeur Anjou ainsi que dans l’Ouest de l’île.

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