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Itinérance: un nouveau refuge réservé aux femmes dans le Square Cabot en 2021

Commerces
La mairesse de Montréal Valérie Plante Photo: Josie Desmarais/Métro

Montréal allonge 1,6 M$ pour amorcer la construction d’un nouveau refuge de nuit comportant 22 lits pour des itinérantes près du square Cabot. Une somme d’environ 340 000$ est aussi allouée à l’organisme pour prévoir des rénovations «majeures» sur le bâtiment, qui accueillera en grande partie des femmes autochtones dès l’été 2021.

«On pourra mieux répondre aux besoins des femmes itinérantes, qui représentent 25% de la population itinérante, mais qui ont seulement 10% des lits. Elles sont toujours victimes de violence, parce qu’elles sont dans la rue», explique à Métro la directrice générale de l’organisme Chez Doris – qui administrera ce nouveau centre –, Marina Boulos-Winton.

C’est à la suite d’un don de 1 M$ fait en 2018 par un citoyen que son groupe a acheté un immeuble dans le secteur. Une fois agrandi, celui-ci servira de local pour le refuge, qui sera tout près du centre de jour déjà en opération. Des services d’aide psychosociale y seront offerts.

Les travaux commenceront dès ce printemps, en vue d’une ouverture au courant de l’été 2021. L’installation d’un ascenseur adapté aux femmes à mobilité réduite est notamment prévue. «On va devenir un organisme présent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. C’est très important pour nous», fait valoir la DG.

Le centre sera «temporaire», autrement dit, ses résidentes ne pourront pas y rester indéfiniment. Chez Doris dit vouloir s’en servir pour entamer une transition vers le «retour au logement». «C’est un grand jour pour nous», avance Mme Boulos-Winton.

«On doit aller plus loin», dit la Ville

Alors que les besoins sont criants en matière de logement partout à Montréal, il devient «de plus en plus pressant de s’occuper de l’accès au logement», a martelé lundi la mairesse Valérie Plante.

«Il y a beaucoup de détresse humaine dans le square Cabot. C’est important pour nous de répondre aux besoins des communautés marginalisées, dont les Inuits et les Premières Nations, indique-t-elle. On doit faire preuve d’imagination pour développer des solutions originales, mieux adaptées à leur réalité.»

En novembre dernier, l’ouverture du centre dédié aux populations autochtones, Résilience Montréal, a permis d’enrayer les décès dans le secteur du Square Cabot. Mais il reste encore beaucoup de travail, rappelle Marina Boulos-Winton. «Plusieurs personnes sont mortes au cours des dernières années, alors c’est un bon début, mais il y a toujours beaucoup d’itinérance la nuit», illustre-t-elle.

«On doit aller encore plus loin, on le sait. La clientèle de Chez Doris croit sans cesse, mais elle ne fréquente pas les centres de service traditionnels.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Réconciliation

Pour la commissaire aux relations avec les peuples autochtones de la Ville, Marie-Ève Bordeleau, la réconciliation avec les Premières Nations est «tributaire» de projets comme celui-ci.

«On parle d’un endroit sécuritaire, sans jugement et où elles se sentiront chez elles. Davantage de mesures sont nécessaires pour ces femmes. Nous sommes tous acteurs de premier plan de la réconciliation», insiste-t-elle.

La réalité, ajoute Mme Bordeleau, est que le système de pensionnats au Canada a laissé de «violentes séquelles» sur les membres des communautés autochtones auxquelles il faut s’attaquer d’urgence. «Aujourd’hui, on donne un espoir de s’en sortir en offrant un soutien culturellement adapté», raisonne la fonctionnaire de l’administration Plante.

L’an dernier, Chez Doris a accueilli 1540 femmes en difficulté et servi près de 44 000 repas, en plus de superviser près de 30 000 visites. Il n’est pas exclu de faire appel au public pour solliciter des dons une fois que le nouveau refuge sera actif, ses frais d’opération risquant alors d’augmenter.

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