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Logement: Valérie Plante se dit «déçue» par le budget provincial

Valérie Plante
La mairesse de Montréal, Valérie Plante. Photo: Josie Desmarais/Métro

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, s’est dite «déçue» mardi par le manque d’actions du gouvernement Legault, dans son plus récent budget, pour lutter contre la crise du logement qui frappe la métropole. Elle somme Québec et Ottawa de s’entendre d’urgence sur une entente bilatérale en matière d’habitation pour débloquer de nouveaux fonds.

«Je suis déçue. Les attentes étaient élevées, alors qu’on fait face à une pénurie de logements qui touche de nombreuses personnes», a martelé la chef de Projet Montréal, lors d’un point de presse.

À ses yeux, il est surtout déplorable que pour «une deuxième année de suite», le gouvernement n’a investi aucune somme d’argent dans la construction de nouveaux projets de logement social. «Pourtant, les besoins sont là», dénonce-t-elle.

Montréal, qui demandait 420 M$ pour financer dans l’«urgence» les besoins en habitation, risque de manquer de fonds pour remplir ses objectifs à court terme. À la mi-mandat, en novembre, l’administration Plante estimait avoir complété 52% de sa cible de 12 000 logements sociaux d’ici 2021. Questionnée à savoir si cet objectif est aujourd’hui mis en péril, la mairesse s’est montrée préoccupée.

«Ça m’inquiète. Cet objectif de 12 000 logements, on ne l’a pas sorti de notre chapeau. C’est basé sur des besoins historiques qui n’ont pas été remplis au fil des années, et qui ont continué à s’accumuler.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

L’élue somme les gouvernements Trudeau et Legault de conclure une entente bilatérale en habitation pour renverser la tendance. «Pendant que cet argent dort, l’Ontario a déjà investi 2 G$ dans des projets en habitation grâce à cette entente», plaide-t-elle.

Dans les six prochaines années, Québec versera 150 M$ au programme Accès-Logis. La Ville touchera techniquement 58 M$ du programme. Valérie Plante en demandait 100 M$ uniquement pour la métropole.

Une «nouvelle étape» pour la mobilité

En matière de transports actifs, toutefois, Valérie Plante a salué «l’important virage» que prend le gouvernement de la CAQ. «Les projets en cours d’étude à l’ARTM sont pris en compte, et je m’en réjouis», a-t-elle dit, citant la portion ouest de la ligne rose, le tramway dans l’axe Notre-Dame, la ligne bleue ainsi que le SRB Pie-IX, dans l’Est de la métropole.

«Il reste encore beaucoup de travail, nuance l’élue. On n’est pas encore à un équilibre 50-50 entre le transport collectif et les infrastructures routières. Il faut continuer à pousser vers cet équilibre.»

Demande importante de la Ville dans les semaines précédant le budget, le prolongement de la ligne orange vers la gare Bois-Franc n’obtiendra pas de financement immédiat. Québec se rabat plutôt sur la mise à l’étude d’un prolongement jusqu’à Laval. En réitérant «l’urgence» de relier Côte-Vertu à Bois-Franc, Valérie Plante a toutefois parlé d’une «excellente nouvelle» pour la mobilité.

Même son de cloche pour le maire de Laval, Marc Demers, qui s’est dit «ravi» par ces annonces. «C’est un investissement qui était attendu tant par la population que par les différents partenaires du développement», avance-t-il.

Des organismes mitigés

Chez Trajectoire Québec, le président François Pepin trouve lui aussi réjouissant de voir le transport collectif gagner en influence. Mais il s’inquiète de la diminution des sommes pour le maintien des actifs.

«Les besoins financiers des sociétés de transport pour entretenir leurs infrastructures sont grandissants. Pour offrir un service fiable et de qualité aux usagers, il faut investir suffisamment.» -François Pepin, président de Trajectoire Québec

À l’échelle du Québec, des dépenses de 15,8 G$ sont prévues dans les transports collectifs, les parts d’investissement passant de 27% l’an dernier à 34% en 2020.

«Le Québec lance le signal clair que les transports collectifs occuperont désormais une place centrale», illustre le DG de la Fondation David Suzuki, Karel Mayrand.

Joint par Métro, le directeur général du Conseil régional de l’environnement de Montréal, Emmanuel Rondia, affirme de son côté que les montants pour le transport collectif, quoiqu’en hausse, sont encore «insuffisants face aux besoins criants». «Le soutien massif à l’électrification des véhicules personnels entre en contradiction avec les efforts de décongestionner la région métropolitaine», juge-t-il.

Au Mouvement Ceinture Verte, le coordonnateur Sylvain Perron applaudit pour sa part les 50 M$ réservés à l’acquisition de milieux naturels dans le Grand Montréal, dans le cadre du projet de Trame verte et bleue de la CMM. «Le manque de financement avait complexifié l’atteinte des cibles de 17% de conservation dans les dernières années», indique-t-il, parlant d’un nouveau coup de pouce pour les municipalités.

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