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Soins infirmiers: le réseau «jongle» avec le personnel à Montréal

La clinique de dépistage de la COVID-19 dans le stationnement du Quartier Cavendish, un centre commercial de l'arrondissement Côte-Saint-Luc.
La clinique de dépistage de la COVID-19 dans le stationnement du Quartier Cavendish, un centre commercial de l'arrondissement Côte-Saint-Luc. Photo: Archives Métro

«On jongle avec les ressources». Les éclosions de coronavirus enregistrées récemment dans le Grand Montréal inquiètent des employées en soins infirmiers forcées de travailler «à gauche et à droite» sans protection.

Le 21 mars, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, émettait un arrêté ministériel pour «permettre à l’employeur de disposer des ressources humaines nécessaires» dans le réseau de la santé.

Depuis, selon une syndicaliste, les transferts de personnel éveillent d’importante craintes chez les infirmières.

«On jongle avec les ressources, on les fait passer d’un endroit à l’autre. Un jour ici, un jour là», avance la présidente par intérim du Syndicat des professionnels en soins de santé du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal, Françoise Ramel.

«C’est géré de minute en minute», ajoute-t-elle.

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec a lancé cette semaine une plateforme anonyme de dénonciation des conditions de travail, «Je dénonce». Plusieurs infirmières y ont déjà fait part de leurs inquiétudes.

«Je suis résident de Lanaudière et je travaille pour le [Centre hospitalier régional de Lanaudière], signale un employé du réseau dans l’un de ces messages. J’ai expliqué à mon gestionnaire que c’est très dangereux de se promener comme ça, à gauche et à droite, de région en région.»

Risques d’infection

Françoise Ramel estime avoir reçu de nombreux témoignages supplémentaires alléguant les risques de contamination pour le personnel comme pour les patients.

«En déplaçant le personnel, vous favorisez la contagion de tous. On porte le virus d’un endroit à l’autre.» -Françoise Ramel, présidente par intérim du Syndicat des professionnels en soins de santé du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal

En rencontre avec les gestionnaires de son secteur mardi, Mme Ramel a évoqué cette problématique.

«Ils ont dit qu’ils allaient s’atteler à la tâche. Et qu’il fallait essayer de ne pas déplacer le personnel qui travaille dans les unités chaudes», convient-elle.

Près de 150 membres du personnel sanitaires ont été infectés au coronavirus au Québec. Récemment, à l’Hôpital de Verdun, un médecin a contracté la maladie.

Le leader syndicale dénonce l’inaction du gouvernement dans les derniers mois. Le manque de personnel était déjà ressenti dans les établissements hospitaliers de la province.

«C’est notre rôle d’être présent, mais on s’aperçoit que le gouvernement a attendu, a fait des coupures. Voilà où on en arrive», laisse-t-elle tomber.

Québec doit obtenir «cette semaine» la part d’une commande de 61 millions de masques chirurgicaux faite par Ottawa. Mardi, le premier ministre François Legault a convenu que l’équipement pourrait manquer «d’ici trois à sept jours».

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