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Ces infirmières de Saint-Laurent dans la tourmente du coronavirus

Amélie Ouellet et Audrey-Anne Medza
Amélie Ouellet et Audrey-Anne Medza Photo: Métro Média - Montage

L’environnement de travail de deux infirmières laurentiennes au CHU Sainte-Justine a changé du tout au tout depuis le début de la crise du coronavirus. Chacune à leur manière, elles veulent continuer à faire une différence.

Tout a basculé le 12 mars pour l’infirmière clinicienne consultante en allaitement Amélie Ouellet. Les annonces de fermeture se multipliaient pour limiter la propagation de la COVID-19.

«On avait des rencontres avec nos supérieurs pour savoir comment on s’organise et comment on se prépare», raconte Mme Ouellet.

Étant un hôpital désigné pour le coronavirus, l’ensemble du personnel a été appelé à répondre en cas de besoin à l’urgence. «Il y a eu une grosse mobilisation, c’était beau à voir. Tous ceux qui n’occupaient pas un poste sur l’unité de soin se sont portés volontaires pour mettre [leur formation] à jour», dit la Laurentienne.

Mère de trois enfants, Mme Ouellet doit faire preuve de prudence au quotidien.

«Je change de vêtements à l’hôpital, quand j’arrive à la maison, par le garage, je me change encore. Il n’y a personne qui me touche tant que je ne me suis pas lavé les mains encore une autre fois. C’est sûr qu’on a [le risque de propagation] en tête», souligne la femme de 35 ans.

Avec un conjoint qui a perdu son emploi, la fermeture des écoles et les heures supplémentaires à l’hôpital, la famille Ouellet a dû s’adapter rapidement.

Les grands-parents leur ont livré des plats avec l’aide de voisins, des enseignantes leur donnent des trucs pour instruire les enfants: «Tout ce qui peut être mis en place pour nous soutenir, on le prend», souligne la résidente du quartier Hodge-Place Benoit.

Elle est par ailleurs contrariée par le non-respect des règles de distanciation sociale de certains citoyens, ce qui pourrait augmenter les cas de COVID-19 à l’urgence. «Ça vient me chercher. Je me dis qu’ils ne comprennent pas que ça a un impact sur ma vie», critique-t-elle.

«Ma vie au travail n’est plus du tout la même.» -Amélie Ouellet, infirmière

Informer

La clinique d’oto-rhino-laryngologie (ORL), qui traite des maladies touchant la gorge, les oreilles ou le nez, a fortement restreint son accès aux patients. Seuls ceux qui ont une recommandation médicale sont admis.

Les infirmières comme Audrey-Anne Medza demeurent sur place pour répondre aux différentes questions de parents sur la COVID-19. Selon les différents cas, certains d’entre eux sont dirigés vers des médecins de famille ou à l’urgence.

«On le fait beaucoup par téléphone, on pose des questions par rapport aux voyages, s’ils ont été en contact avec des gens testés positifs», dit Audrey-Anne Medza.

Le rythme de travail des infirmières a diminué dans les dernières semaines. avec la fermeture des écoles et des garderies. Avant le début de la crise, la clinique recevait entre 17 et 23 appels par jour.

«Dans les lieux comme les écoles et les garderies, [qui sont maintenant fermées], il y a beaucoup de transmission de virus respiratoires de base», explique Mme Medza, une bachelière de l’Université du Québec en Outaouais (UQAC).

L’achalandage autour de l’hôpital est actuellement hautement régulé par des agents de sécurité pour limiter les risques de contamination.

Saviez-vous que…

Il a été établi que les mères qui ont contracté la COVID-19 peuvent allaiter leur enfant. Le virus se transmet principalement par gouttelettes dans l’air. Le CHU Sainte-Justine travaille actuellement sur un guide de l’allaitement.

À la maison, la mère doit tout de même garder deux mètres de distance avec son enfant le reste du temps. Le changement de couche, par exemple, doit idéalement être fait par quelqu’un d’autre.

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