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Commerces: Legault ouvert à permettre le ramassage à la porte

ramassage à la porte Sonya Thomas
Sonya Thomas est propriétaire du salon de coiffure S Sens, à Saint-Hubert. Photo: Josie Desmarais | Métro

Alors que le déconfinement tarde à se concrétiser dans le Grand Montréal, le gouvernement Legault se montre ouvert à la possibilité de permettre aux commerces non essentiels de permettre le ramassage à la porte de leurs produits.

Si les commerces de détail du Grand Montréal ayant une entrée à l’extérieur peuvent s’accrocher à la possibilité d’ouvrir leurs portes le 25 mai, de nombreux entrepreneurs demeurent plongés dans le néant concernant la reprise de leurs activités. C’est notamment le cas de Sonya Thomas, qui compte 17 employés à sa charge actuellement sans travail.

Après avoir géré pendant plusieurs années deux salons de coiffure à Saint-Hubert, sur la Rive-Sud, la femme d’affaires en a inauguré un nouveau à Chambly le premier mars. Trois semaines plus tard, Québec ordonnait toutefois la fermeture temporaire de tous les salons de coiffure dans le cadre d’une série de mesures visant à limiter la propagation du coronavirus.

«Et pour moi, financièrement, je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi grand et qui allait avoir un impact aussi grand pour la suite», raconte à Métro Mme Thomas.

La propriétaire a alors décidé de livrer elle-même en voiture les produits de beauté qu’elle vendait dans ses salons. «Ça m’occasionne du stress et d’autres coûts parce qu’il faut que je dépense pour de l’essence pour circuler d’un endroit à l’autre», souligne-t-elle. 

Ramassage à la porte interdit

Devant cette impasse, la propriétaire a longuement réfléchi pour tenter de trouver une solution pour limiter ses pertes financières. Elle a alors commencé à la mi-avril à permettre à ses clients de venir chercher des produits de coloration à la porte de ses salons de coiffure. Une option qui lui permettait de vendre ses produits tout en limitant au maximum les contacts physiques.

Or, contrairement à plusieurs autres provinces, comme l’Ontario et la Colombie-Britannique, le gouvernement Legault n’autorise pas le ramassage à la porte pour les commerces jugés non essentiels. Une inspectrice a alors forcé Mme Thomas a cessé cette pratique il y a deux semaines.

«C’est ce qui me tenait la tête hors de l’eau et là, je ne le fais plus.» -Sonya Thomas, propriétaire des salons de coiffure S SENS

La femme d’affaires appréhende d’ailleurs les dépenses majeures qu’elle devra effectuer en équipements de protection individuels en prévision de sa réouverture. Dans un document publié cette semaine, l’Institut national de santé publique du Québec propose que tous les clients des salons d’esthétique portent un couvre-visage, tandis que les employés devront porter un masque et des lunettes de protection.

«J’espère que le gouvernement va nous aider pour les masques parce que ça va défrayer beaucoup de coûts pour la clientèle», soulève Mme Thomas. 

Ouverture à Québec

Depuis quelques semaines, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) presse Québec de permettre aux commerces non essentiels, comme les librairies, les salons d’esthétique et divers magasins, d’autoriser le ramassage sans contact à la porte. Une demande qui survient alors que plus de 30% des PME sont actuellement complètement fermées dans la région de Montréal en raison de la crise du coronavirus, selon un récent sondage de la FCEI.

«Ça serait une solution adéquate et efficace selon nous. Je ne vois pas en quoi il y a un risque d’aller chercher une boîte devant un commerce», souligne à Métro le vice-président de la FCEI, François Vincent. 

Questionné par Métro jeudi, le premier ministre du Québec, François Legault, n’a pas fermé la porte à autoriser le ramassage à la porte si le déconfinement continue à prendre du retard dans le Grand Montréal.

«Ce n’est pas toujours simple de magasiner sans rentrer dans le magasin, ce n’est pas l’idéal pour tous les commerces. Mais c’est quelque chose qu’on a regardé», a-t-il déclaré pendant la période des questions suivant une conférence de presse tenue jeudi après-midi à Montréal.

«Honnêtement, moi je continue à penser qu’il ne faut pas exclure d’ouvrir le 25 complètement. Mais ça pourrait être une alternative si jamais les conditions n’étaient pas réunies», a-t-il ajouté. 

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