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Des travailleurs de la santé aux résidences du Cirque du Soleil

Ailin devant les résidences du Cirque du Soleil.
Vivant avec un proche vulnérable, Ailin est particulièrement soulagée d’avoir accès aux résidences du Cirque du Soleil. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

En cette période de crise sanitaire, ce ne sont pas des saltimbanques qui sont hébergés aux résidences du Cirque du Soleil, mais bien des travailleurs de la santé qui veulent éviter de transmettre le coronavirus à leurs proches.

Normalement, les étages de la résidence de la 2e avenue, à Saint-Michel, fourmillent d’artistes de passages quelques mois avant de repartir en tournée, et d’étudiants des arts du cirque.

C’était avant la pandémie.

« On avait besoin d’un milieu froid pour nos employés, qui pour une raison ou une autre, ne pouvaient rester chez eux, explique Pierre Beaudet, directeur de la logistique au CIUSSS de l’Est. Par exemple, certains peuvent vivre avec un proche vulnérable. »

Pour loger ces soignants, l’établissement de santé a fait appel au Cirque du Soleil, qui a rapidement donné son aval, malgré ses difficultés.

Près de la moitié de la centaine de chambres sont présentement occupées. Parmi les résidents, on compte des travailleurs de la santé du CIUSSS de l’est, mais aussi des soignants provenant de l’extérieur de la région métropolitaine et des travailleurs d’organismes partenaires, dont Urgences-Santé.

Prévenir la propagation

Physiothérapeute au centre d’hébergement J.-Henri Charbonneau, Ailin habite la résidence depuis près d’un mois. C’est un baume pour celle vit avec un proche vulnérable.

« Ça créait un stress dans la famille que je puisse transmettre le virus. Je me protège et respecte les consignes, mais il y aura toujours un risque que je l’attrape », explique-t-elle.

Pour atténuer les risques de propagation du coronavirus, des règles strictes ont été imposées. Les aires communes, dont le gymnase, ont été fermées. Les résidents doivent porter un masque lorsqu’ils circulent à l’intérieur.

« Il y a toujours des cas asymptomatiques. On ne veut pas que les gens puissent cohabiter pour éviter que des personnes qui n’en auraient pas les symptômes infectent les autres résidents » – Pierre Beaudet, directeur de la logistique au CIUSSS de l’Est.

Un résident qui testerait positif malgré tout à la COVID-19 devrait quitter l’immeuble pour s’installer temporairement dans un autre site non-traditionnel.

« On a loué un hôtel de 350 chambres au centre-ville. C’était à la base pour les personnes qui travaillent dans des résidences pour personnes âgées, mais on peut y envoyer les employés qui testent positifs », résume

Des locataires soulagés

Pour les travailleurs qui y ont élu temporairement domicile, la distance n’est pas facile à gérer.

« Ma famille me manque, mais il y a toujours les appels téléphoniques et la vidéoconférence. On trouve des façons d’être ensemble et ça nous permet de garder l’esprit tranquille », explique Ailin.

Infirmier auxiliaire dans un CHSLD de la région de Québec, François est venu à Montréal pour aider en palliant le manque de main-d’œuvre.

« On est sur la ligne de front à éteindre les feux », s’exclame-t-il au sujet de ses tâches au Centre d’hébergement Champlain-Marie-Victorin.

Les résidences du Cirque du Soleil lui offrent un peu de répit après ses longues heures de travail. « C’est tranquille et je suis capable de bien récupérer », affirme-t-il, ajoutant se sentir privilégier de vivre dans un endroit si emblématique.

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