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Des mesures disciplinaires pour environ 400 employés d’entretien de la STM

ligne rose métro
Photo: Archives/Métro

Signe d’un climat de travail tendu, la Société de transport de Montréal (STM) a récemment suspendu ou imposé d’autres mesures disciplinaires à environ 400 employés d’entretien, a appris Métro.

Le 16 avril, des employés d’entretien avaient entamé des débrayages spontanés à la suite de la suspension pour 25 jours du président du Syndicat du transport de Montréal, Gleason FrenetteCe dernier avait déjà écopé d’une suspension de 10 jours au mois de janvier.

La STM a alors interpellé le Tribunal administratif du travail (TAT). Le soir même, le TAT a donné raison à la STM en jugeant cet arrêt de travail «illégal et concerté». Il a alors exigé le retour immédiat au travail des employés concernés.

400 employés écopent

Pour faire suite à cette décision, la société de transport a imposé la semaine dernière des mesures disciplinaires à environ 400 membres de ce syndicat. Dans un courriel à Métro, la STM précise qu’une partie d’entre eux ont écopé d’une suspension, sans en préciser le nombre.

«Nous ne précisons pas le nombre de suspensions car il s’agit de régie interne», justifie une porte-parole, Amélie Régis. Cette dernière assure que cette situation «n’a pas d’impacts sur la livraison du service». 

Cette décision a soulevé l’ire de M. Frenette, dont la suspension a pris fin lundi.

«C’est excessif. C’est du jamais vu. On parle de dizaines d’employés qui ont des suspensions de 20 jours. C’est fou», lance-t-il en entrevue à Métro.

«Le comité de direction est en guerre ouverte avec nous. On dirait qu’ils veulent éradiquer toute traçe du Syndicat du transport de Montréal.» -Gleason Frenette, leader syndical

«Briser le syndicat»

Le conseiller indépendant du district de Snowdon, Marvin Rotrand, a aussi déploré cette situation lundi après-midi pendant la séance du conseil municipal, qui se déroule en vidéoconférence depuis 13h.

«C’est vraiment honteux que les relations entre la STM et le syndicat des employés d’entretien aient chuté à un point aussi bas», a-t-il dit. Tout comme M. Frenette, l’élu craint que la société de transport ne souhaite «briser le syndicat».

«En aucun moment, la STM n’a tenté de briser le syndicat. La STM respecte entièrement le droit du syndicat de faire leur travail syndical et de représenter leurs membres en bonne et due forme, mais il y a quand même certaines lois et un processus à suivre», a répliqué le vice-président de la STM et conseiller de Projet Montréal, Craig Sauvé.

«C’était des débrayages illégaux, donc il y a quand même des règles à suivre.» -Craig Sauvé, vice-président de la STM

Port du masque à la STM

Le syndicat des employés d’entretien a critiqué à plusieurs reprises depuis le début de la crise sanitaire le manque de mesures sanitaires prises pour protéger les travailleurs de la STM du nouveau coronavirus. Depuis, la société de transport a mis en place plusieurs mesures. Elle a notamment distribué des masques à tous ses employés et installé des distributrices de désinfectant dans ses stations de métro.

La STM a aussi commencé dans les derniers jours à remettre des couvre-visages réutilisables aux usagers du transport en commun alors qu’elle s’attend à une hausse progressive de son achalandage en raison du déconfinement.

Le port du masque continue toutefois de demeurer optionnel dans le transport en commun, ce qu’a de nouveau déploré l’opposition officielle, lundi.

«Il faut s’assurer qu’il y ait une plus forte utilisation du masque […] Présentement, il y a moins du tiers des utilisateurs du transport en commun qui portent un masque ou un couvre-visage. Ce n’est pas suffisant», a affirmé le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez. 

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a toutefois martelé qu’elle s’en tient aux recommandations de la santé publique et du gouvernement du Québec.

«On est ouverts à le rendre obligatoire, mais il faudrait que toutes les instances se concertent et optent pour cette position», a dit Mme Plante, qui craint qu’une telle obligation ne nuise aux personnes vulnérables. 

«On veut éviter de créer un État policier, à Montréal comme ailleurs au pays», a-t-elle renchéri. 

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