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Relance économique: le centre-ville de Montréal «aura besoin de plus»

Le centre-ville de Montréal Photo: Mario Beauregard/Métro

Alors que 72% des Québécois fréquentent moins leur centre-ville depuis le début de la pandémie, selon un nouveau sondage publié mardi, des organismes réitèrent qu’il faudra «spécifiquement» soutenir celui de Montréal dans la relance de l’économie.

«On va avoir besoin de soutien supplémentaire pour financer davantage d’infrastructures et de services aux usagers, surtout si les effets de la crise se font sentir encore plusieurs mois», explique à Métro le directeur général de la SDC Destination Centre-Ville, Émile Roux.

Un exemple concret, selon lui, est le manque d’installations sanitaires au centre-ville, comme des toilettes publiques extérieures, qui sont quasi-absentes dans le secteur. L’enjeu des terrasses publiques, que plusieurs restaurateurs n’auront pas les moyens de se payer à l’aube de leur réouverture, doit aussi être adressé rapidement, plaide M. Roux.

«Il faut trouver d’autres moyens de financement. La Ville est déjà saturée dans son budget, et ça prend des espaces adaptés pour accueillir le public cet été.» -Émile Roux, de Destination Centre-Ville

L’un des défis particuliers du centre-ville de Montréal est que la taxe résidentielle n’est pas suffisante pour combler les besoins, la plupart des 400 000 travailleurs étant logés ailleurs sur l’île de Montréal. «C’est une chose d’entretenir une rue pour ses résidents dans un arrondissement, mais c’en est une autre de le faire pour un demi-million de personnes chaque jour», illustre Émile Roux.

Encore beaucoup à faire

Lundi, Québec et Ottawa annonçaient un nouveau Fonds d’urgence de 50 M$ pour les commerces montréalais, qui s’adresse particulièrement à ceux du centre-ville. «Cette aide arrive à point», s’était entre autres réjouie la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Pour le président de l’organisme Rues principales, Christian Savard, l’annonce est un «bon premier pas» qui appelle toutefois à plus d’actions. «On met de l’argent, donc il y a un souci gouvernemental, mais on sait que les villes auront beaucoup moins de moyens. Ça va en prendre plus. L’idée un Fonds transitoire pour l’animation des rues est intéressante, surtout pour Montréal qui est à sec d’un point de vue budgétaire», seconde-t-il.

«On sait que le concept de vacances à la maison sera très fort cet été. Si on veut faire redécouvrir les centres-villes aux gens, ça va prendre beaucoup plus d’aménagements.» -Christian Savard, de Rues principales

Il propose également la mise sur pied d’un programme de soutiens ponctuels pour des rénovations de façades commerciales et de rues au centre-ville. «Ça a déjà existé par le passé, et il faut ramener ces programmes en les adaptant aux réalités d’aujourd’hui», presse-t-il.

Émile Roux, lui, s’inquiète que l’aide octroyée aux commerçants du centre-ville soit uniquement sous forme de prêts. «À court terme, ça éponge les pertes, mais on ignore si les prêts seront suffisants avec le temps. Il va falloir réévaluer tout ça à l’usage», prévient-il.

Un appui populaire

Selon le sondage, le deux-tiers des citoyens (67%) demandent aux gouvernements de soutenir «spécifiquement» la relance des centres-villes, par des programmes d’aide d’urgence. Ils sont plus de 80% à reconnaître que la COVID-19 a eu des conséquences marquées sur les commerçants.

Plus du tiers (35%) des répondants indiquent aussi qu’ils fréquenteront davantage le centre-ville dans les prochaines semaines, si les mesures sanitaires sont «suffisantes».

Réalisé par la firme Léger, le sondage a été réalisé en ligne auprès d’un millier de Québécois, à la fin du mois de mai.

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