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Logements sociaux: Montréal se défend d’être en voie de rater ses cibles

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Photo: Archives TC Media

La Ville de Montréal se défend d’être en voie de rater ses cibles en matière de construction de logements sociaux et abordables dans la métropole, alors qu’un rapport fait état d’un démarrage tardif du programme AccèsLogis Montréal.

En 2017, le statut de métropole de la Ville de Montréal lui a permis d’obtenir le transfert de fonds part de la Société d’habitation du Québec. Elle a ainsi pu créer le programme AccèsLogis Montréal. Celui-ci vise notamment à financer la construction de logements sociaux afin d’aider l’administration Plante à atteindre sa cible d’aménager 12 000 logements sociaux et abordables d’ici la fin de son mandat, en 2021.

Dans son rapport annuel 2019, mis en ligne lundi, la vérificatrice générale de la Ville, Michèle Galipeau, constate toutefois que le programme AccèsLogis Montréal manque de fonds et d’encadrement pour faciliter l’atteinte de cette cible.

Aucune construction complétée

Ce programme, qui offre des subventions aux promoteurs et organismes qui construisent des logements sociaux ou abordables, a notamment vu son financement chuter l’an dernier. Celui-ci a ainsi reçu 42,9 M$ de la part de la SHQ pour la période 2019-2020, par rapport à 103,86 M$ l’année précédente et à 93,7 M$ pour la période de 2017-2018.

Une telle situation a eu pour effet de ralentir la construction de nouveaux logements. Ainsi, en date du 31 octobre, 22 projets totalisant 1404 logements avaient soit fait l’objet d’une «approbation préliminaire, d’un engagement conditionnel ou d’un engagement définitif». La Ville n’avait toutefois complété alors la construction d’aucun de ces logements. 

«C’est inquiétant comment l’administration de Mme Plante se pète les bretelles depuis le début de son mandat en matière de logement social alors qu’il n’y a eu aucune construction», lâche à Métro le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez. Ce dernier a d’ailleurs déploré les constats de ce rapport en séance du conseil municipal, mardi, alors que la VG a eu l’occasion de présenter aux élus les grandes lignes de celui-ci et de répondre à leurs questions.

«C’est inexcusable et ce sont malheureusement les personnes sur des listes d’attente pour des logements sociaux qui en payent le prix.» -Lionel Perez, chef d’Ensemble Montréal

Mme Galipeau a toutefois souligné mardi que certains de ces logements sont en voie de prendre forme. Environ 6,1 M$ ont d’ailleurs été confirmés pour la réalisation d’une partie d’entre eux. C’est toutefois bien peu par rapport à la facture globale de 360,7 M$ estimée pour compléter la construction de ces 1404 logements.

Logements sociaux à Montréal: cibles maintenues

Les logements sociaux et abordables dans la métropole ne dépendent toutefois pas tous de ce programme, a souligné mardi l’administration municipale. Le programme AccèsLogis Québec continue notamment de financer ceux-ci, indique le responsable de l’habitation à la Ville, Robert Beaudry.

«Il y a des bâtiments qui sont sur le point d’être livrés très bientôt», assure à Métro l’élu de Projet Montréal. Celui-ci affirme d’ailleurs avoir atteint 70% de la cible de la stratégie visant à construire et à inclure dans des projets immobiliers 6000 logements sociaux et 6000 logements abordables. Il maintient donc l’échéancier de cet objectif.

Concrètement, sur les quelque 3200 logements sociaux actuellement «en développement», 320 sont déjà habités, tandis que 1190 sont en construction et 1693 sont en «engagement conditionnel». Concernant les logements abordables promis, la «vaste majorité» sont déjà habités, avance M. Beaudry. 

«On a augmenté à un rythme effréné la réalisation des projets, malgré les défis dont fait état la vérificatrice générale.» -Robert Beaudry, responsable de l’habitation à la Ville 

Acquisition d’espaces verts

La VG a également constaté que la Ville n’a actuellement pas prévu les sommes suffisantes pour acquérir et entretenir des espaces verts en vue d’atteindre sa cible de protéger 10% du territoire de l’île d’ici 2030. Elle risque donc d’avoir à emprunter des dizaines de millions de dollars.

«Il faut s’assurer qu’on ait les moyens nécessaires. On ne peut pas se permettre de perdre nos espaces verts», a réagi M. Beudry, qui est également responsable des grands parcs au comité exécutif. Ce dernier assure que les services de la Ville «sont déjà sur le coup pour trouver des solutions» à cet enjeu financier. 

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