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Plateau-Mont-Royal: les commerçants du Mile End réclament une rue partagée

avenue du Mont-Royal
Les commerces de l'avenue du Mont-Royal semblent bénéficier de sa piétonnisation. Photo: Josie Desmarais | Métro

Des commerçants du Mile End pressent l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal d’aménager une rue partagée dans leur quartier afin de stimuler la reprise de leurs affaires, durement ébranlées par la crise du coronavirus.

Dans le cadre du Plan de déplacements estival de la Ville, l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal a annoncé à la mi-mai qu’il reverrait l’aménagement de 30 km de rues sur son territoire afin d’y prioriser les déplacements à pied et à vélo. Ce projet a notamment amené l’arrondissement à réserver l’avenue du Mont-Royal aux piétons, à aménager des corridors sanitaires à divers endroits ainsi qu’à annoncer la création d’une rue partagée sur l’avenue Duluth.

Pressions dans le Mile End

L’arrondissement tarde toutefois à procéder à des tels aménagements dans le quartier Mile End, déplorent des commerçants. L’Association des gens d’affaires du Mile End a d’ailleurs entamé des démarches avec l’arrondissement afin qu’une rue partagée voit le jour sur une ou plusieurs de trois des artères commerciales du quartier, soit la rue Bernard, l’avenue Fairmount et l’avenue Saint-Viateur.

L’arrondissement procèderait alors au retrait des stationnements sur celle-ci afin de permettre aux commerces d’empiéter sur l’espace public, par exemple en y aménageant une terrasse. La création d’une rue partagée implique aussi de limiter la circulation automobile à 20 km/h afin de donner la priorité aux cyclistes et aux piétons sur la chaussée, tout en permettant aux voitures de circuler sur un espace réduit.

«Ça permet d’utiliser davantage l’espace public à l’extérieur. Les gens sont encore réticents à aller dans des espaces clos pour manger. Ils se sentent plus à l’aise à l’extérieur», explique à Métro le président de l’Association, Hamza Bousaidan. Ce dernier est propriétaire de la sandwicherie Chez ta mère, sur l’avenue Fairmount Est. En raison des mesures de distanciation physique en vigueur, son commerce de 25 places ne peut actuellement accueillir que 12 clients à la fois.

«Je ne pourrai pas survivre comme ça», soupire celui-ci qui souhaiterait pouvoir installer une terrasse devant son restaurant.

Éviter des fermetures

M. Bousaidan constate d’ailleurs que plusieurs commerçants du quartier sont actuellement menacés de fermeture, l’achalandage n’étant pas au rendez-vous malgré le déconfinement de la métropole.

«On souffre d’un manque d’argent, d’un manque de clients, d’un manque de tout. Et notre énergie, elle commence vraiment à se vider», laisse tomber à Métro le commerçant Ould Atigh, qui possède un restaurant et un café situés sur l’avenue Fairmount.

«La rue partagée, ça nous donne quelque chose qui nous permet d’avoir une clientèle qui va venir consommer, qui va être paisible, et qui va être à l’aise de marcher sans risquer d’être frappée par une voiture.» -Ould Atigh, commerçant de l’avenue Fairmount

Pétition et discussions

Pour donner un nouveau souffle à l’artère commerciale, M. Atigh a commencé à recueillir les signatures de commerçants afin de réclamer que l’avenue Fairmount devienne une rue partagée. Des commerçants de la rue Bernard ont aussi contacté le maire de l’arrondissement, Luc Rabouin, pour réclamer de tels aménagements sur celle-ci, a appris Métro.

«On voudrait profiter de la bonne saison pour pouvoir s’étendre, faire des terrasses en avant et ainsi compenser les pertes qu’on a à l’intérieur [en raison des mesures sanitaires]», explique la propriétaire du restaurant Le Dépanneur Café, situé sur la rue Bernard Ouest, Tania Raymond.

Contacté par Métro, le conseiller du district du Mile End, Richard Ryan, assure que l’arrondissement «accueille favorablement les demandes des commerçants». Il faudra toutefois d’abord que la santé publique appuie ces aménagements. Ensuite, l’arrondissement devra se pencher sur les enjeux de zonage reliés à la création d’une rue partagée dans un quartier principalement résidentiel.

«On essaie de trouver le chemin technique pour faire avancer le dossier», assure M. Ryan.

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