Bars et cinémas fermés: des mesures de compensation sont demandées
Les restaurateurs, touchés de plein fouet par les mesures de fermetures temporaires annoncées lundi, se disent tout particulièrement «sous le choc» et «frustrés». Ils sont les premiers à réclamer des mesures de compensation. Et ils ne sont pas les seuls.
Le couperet vient de tomber pour les restaurants de Montréal, Québec et Chaudière-Appalaches. Ils devront fermer leurs portes pendant 28 jours à compter de jeudi, 1er octobre, et ce, jusqu’au 28 octobre.
La réaction de l’Association Restauration Québec (ARQ) ne s’est pas fait attendre. Celle-ci «digère très mal la décision du gouvernement Legault», a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Les restaurateurs jugent cette décision «injuste» et ne comprennent pas pourquoi ils doivent fermer alors que l’on constate très peu d’éclosions de COVID-19 dans l’industrie de la restauration, disent-ils.
L’association nationale Restaurants Canada parle quant à elle «d’un ultime coup dur». D’autant que l’industrie a «dépensé des sommes colossales pour s’adapter aux mesures de distanciation sociales et assurer la sécurité de ses employés et clients.»
Notons que les mesures du gouvernement concernent aussi les cinémas, salles de spectacle et musées. Pour l’Association professionnelle des diffuseurs de spectacles – RIDEAU, il s’agit ni plus ni moins que d’une «source de consternation».
Lors du point de presse du 28 septembre, le gouvernement a indiqué être déjà en train de travailler à une formule pour compenser les pertes des 28 jours de fermeture. «On a conscience que ça va être dur pour vous autres», a dit le premier ministre François Legault.
Des mesures de compensation sont réclamées
Les restaurateurs ont plusieurs réclamations à l’endroit du gouvernement provincial. D’abord, ils veulent que soit suspendu par décret le versement des loyers commerciaux et que l’expulsion d’un locataire pour non-paiement de loyer soit interdite.
Ils réclament également l’annulation ou le remboursement des taxes foncières versées équivalant au nombre de mois où les salles à manger des restaurants ont dû rester fermées. Mais aussi un congé de versement de la TPS et de la TVQ à remettre le 30 septembre et la mise sur pied d’un programme de compensation pour la perte de stocks périssables.
Même son de cloche du côté de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) qui estime qu’il faut compenser les entreprises. Elle s’inquiète «de l’impact dévastateur» des mesures de restriction annoncées par le gouvernement.
Elle réclame notamment la suspension des frais fixes des entreprises touchées.
Rappelons que les salons de coiffure, les commerces de soins esthétiques, et les services communautaires peuvent rester ouverts.
Pour Michel Leblanc, président et chef de la direction de la CCMM, les mesures doivent «absolument s’accompagner d’un dispositif d’aide financière additionnelle pour tous les commerces touchés».
Cela inclut l’élimination de tous leurs coûts fixes publics, l’octroi d’un crédit d’impôt remboursable pour les taxes foncières et un accès immédiat au programme d’aide au loyer, sans exiger un appui des propriétaires.
La FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante) offre sa pleine collaboration au gouvernement pour définir un programme qui répond aux besoins des PME. Parmi ses réclamations, elle a notamment recommandé que soient crédités les frais administratifs provinciaux, comme les coûts de permis, au prorata des journées fermées.
Selon la Fédération, l’accès aux programmes de prêts doit aussi être simplifié, et une portion des prêts gouvernementaux devrait être transformée en subvention.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, réagira demain matin à 8h30.