Une saison touristique historiquement basse à Montréal
Une saison de tous les records, mais pas dans le sens souhaité. Tourisme Montréal annonce des chiffres historiquement bas pour cette dernière saison estivale sous le signe de la pandémie.
C’est un triste constat que dresse l’organisme ce matin dans un communiqué. Des chiffres plombés qui n’ont jamais été aussi bas «en plus de 100 ans d’existence». Malgré le souhait de se réinventer face à cet été si particulier et les nombreuses campagnes de promotion pour attirer les touristes québécois, ces efforts n’auront finalement pas sauvé une saison touristique lourdement touchée par la pandémie mondiale de la COVID-19. Dans un communiqué, Tourisme Montréal a dévoilé les chiffres de cette saison estivale dans la métropole.
Des chiffres qui touchent tout d’abord les entrées sur le territoire avec moins de 25 000 entrées au Canada par les frontières du Québec (-97,8%) pour la période de mai à juillet 2020 comparativement à la saison 2019. De même, l’aéroport Montréal-Trudeau a enregistré moins de 310 000 passagers embarqués/débarqués sur la même période.
Moins de touristes équivaut forcément à moins de dépenses. Ces dernières ont diminué en moyenne de 95% pour les touristes internationaux alors que le taux d’achalandage des principaux attraits de Montréal enregistre une baisse de 75%.
Interrogé sur la tendance touristique dans la métropole, mercredi, le ministre québécois de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a évoqué des mois difficiles à venir cet automne. «Il n’y a pas de doute, le centre-ville de Montréal, en octobre, en novembre, en décembre, ça ne sera peut-être pas beau, beau», a-t-il laissé tomber.
«En 2019, Tourisme Montréal gérait la croissance constante du nombre des touristes qui, attirés par les festivals, la gastronomie et la vitalité de la métropole, arrivaient en grand nombre. Les événements sportifs et les congrès faisaient vibrer le cœur de Montréal dans un rythme accéléré et soutenu. En 2020, nous constatons les impacts désastreux de cette crise sur notre secteur qui mettra plusieurs années à connaître la relance», a déclaré le président-directeur général de Tourisme Montréal, Yves Lalumière.
Dans les hôtels
Toujours selon Tourisme Montréal, le taux d’occupation des différents hôtels du Grand Montréal dégringole de 75 points de pourcentage, à 15% cet été. Or, la situation se limite à Montréal, selon le ministre Fitzgibbon.
«Les hôtels, si on exclut le centre-ville de Montréal, ça ne va pas mal», a-t-il souligné.
Il indique tout de même être «soucieux» et évalue avec sa collègue Caroline Proulx, ministre du Tourisme, si Québec peut donner un coup de pouce au secteur.
Repenser le tourisme
Une situation préoccupante alors que la région est passée en alerte rouge cette dernière semaine, entraînant avec elle de nouvelles fermetures temporaires d’établissements. Malgré l’importance des mesures sanitaires et les aides mises en place, Tourisme Montréal «ne peut ignorer l’avenir incertain des restaurants, hôtels et attraits de la métropole qui contribuent de façon significative à l’essor économique de notre Montréal.» L’organisme appelle ainsi les différents paliers gouvernementaux à se mobiliser pour répondre à une situation «critique».
Malgré ce triste bilan, l’organisme Tourisme Montréal veut y croire et espère voir «une opportunité à saisir pour repenser le tourisme de demain qui sera beaucoup plus en harmonie avec les Montréalais».
«Plus que jamais, cette crise a démontré le rôle du tourisme comme partie intégrante du rayonnement et de la réputation de notre ville. À nous de saisir cette occasion de se transformer, de se réinventer afin de retrouver la croissance de ce secteur incontournable dans le développement de notre métropole», conclut Yves Lalumière dans son communiqué.
– En collaboration avec François Carabin