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Le code rouge n’affectera pas significativement les hôtels

L’hôtel Holiday Inn de Pointe-Claire est situé à l’angle de l’A-40 et du boulevard Saint-Jean. Photo: François Lemieux/Cités Nouvelles

Taux d’occupation anémiques, baisse marquée des revenus provenant des réunions, conférences et mariages, l’industrie hôtelière de la région métropolitaine vit une hécatombe depuis la mi-mars. Les nouvelles interdictions en vigueur depuis jeudi auront toutefois peu d’effet pour l’industrie.

Le tourisme évènementiel représente une partie importante du secteur hôtelier , mais les choses ne devraient pas empirer de façon significative selon la présidente de l’Association des hôtels du Grand Montréal (AHGM), Ève Paré.

Au Holiday Inn de Pointe-Claire, on abonde dans le même sens. «Le mal a déjà été fait, explique Beata Cieplik, la vice-présidente régionale marketing, commerce et revenus, chez InterContinental Hotels Group (IHG) Canada, qui possède la bannière. Toutes les réservations qu’on voit maintenant sont individuelles. Il y a très peu de petites réunions. Avec le code rouge, ça va possiblement nous affecter, mais ce ne seront pas de grosses pertes.»

Les taux d’occupation des hôtels de la région montréalaise ont oscillé entre 10 et 15% pendant l’été. La quasi-totalité des effectifs a été mise à pied et par moments, la moitié des hôtels membres de l’AHGM a été fermée.

«Il y en a qui ont rouvert pour l’été. On s’attend à avoir une vague de refermetures pour l’hiver parce que la demande pour des chambres n’est juste pas là», affirme Mme Paré.

La région de l’Ouest-de-l’Île s’en est un peu mieux tirée, tout en restant loin du seuil de rentabilité. «On voit la même chose à Laval ou sur la Rive-Sud. Quand on s’éloigne un petit peu du centre-ville, c’est un peu moins pire. Mais on était dans le 20 à 22% de taux d’occupation», précise-t-elle.

Situation actuelle

Les hôtels de la région de l’aéroport Montréal-Trudeau et de l’Ouest-de-l’Île auraient présentement des taux d’occupation variant entre 25 et 35% alors que les taux d’occupation au centre-ville varient entre 11 et 18% selon Mme Cieplik. Ce sont là des taux très bas pour la saison.

«Normalement, avec la rentrée scolaire, il y a une reprise de la session corporative. Toutes les compagnies se remettaient en mode planification de l’automne et l’hiver et préparent leur budget pour 2021. Donc, il y avait d’habitude énormément de réunions de planification, de voyages», avance-t-elle.

Les voyageurs essentiels corporatifs canadiens permettent à l’industrie hôtelière de l’Ouest-de-l’Île de sauver la mise.

«Beaucoup de réservations proviennent de projets spéciaux dans la construction, les assurances, la santé et l’industrie des technologies. D’ailleurs, l’emplacement du Holiday Inn de Pointe-Claire est vraiment très stratégique parce qu’il est situé près de l’autoroute, l’aéroport et des parcs industriels», explique Mme Cieplik.

Vacances estivales

Montréal n’a pas représenté un endroit de prédilection pour prendre ses vacances cet été. Le gouvernement provincial aurait une partie du blâme à porter.

«Le gouvernement a donné le message que c’était sécuritaire de faire du camping, de réserver des chalets ou des maisons à la campagne. Mais on n’a pas ressenti le même message pour promouvoir les destinations urbaines», soutient-elle.

Le principal point de préoccupation des hôteliers de la région métropolitaine serait présentement les frais fixes comme les taxes foncières selon Mme Paré. Celle-ci estime que les taux d’occupation pourraient prendre de trois à cinq ans avant de revenir au niveau de 2019.

Un emploi sur 11 est lié à l’industrie touristique au Canada.

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