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Activités interdites: des «incohérences» dénoncées en zone rouge

En zone rouge, il est interdit d’aller au gym, mais permis d’aller faire du paintball. D’autres activités permettent également de se réunir. Une incohérence? Oui, répondent des propriétaires de salles de sports et loisirs.

«On voit qu’il y a des jeux de réalité virtuelle qui sont encore ouverts actuellement. Alors que nous, on fait un peu la même chose, mais on doit être fermé. On ne sait pas vraiment où se situer et ce qu’il en est», dénonce Yoann Brottier, vice-président Canada de Laser Game Evolution.

Propriétaire de la franchise à Montréal, il a investi d’importantes sommes d’argent au cours de l’été pour se conformer aux normes imposées par le gouvernement. Ses efforts ont cependant été en vain, alors qu’il a dû cesser ses activités avec le passage en zone rouge.

«On parle beaucoup des restos et des bars, mais on ne parle jamais de nous. On ne sait pas à quel bout s’en tenir. Certains sont ouverts, d’autres fermés. C’est frustrant.» – Yoann Brottier, vice-président Canada de Laser Game Evolution

Zone rouge: des loisirs qui continuent

Pourtant, d’autres entreprises œuvrant dans le domaine des loisirs continuent d’accueillir des clients. Par exemple, Action 500, offrant également des jeux de Laser Tag, en plus d’avoir des activités de karting et de paintball, est encore ouvert.

Au téléphone, une réceptionniste confirme que toutes les activités sont toujours offertes et qu’il est possible d’y être jusqu’à 25 personnes. La direction de l’endroit n’a pas souhaité répondre à la demande d’entrevue de Métro.

MontVR, qui propose des activités en réalité virtuelle peut, de son côté, accueillir des groupes comprenant jusqu’à 9 personnes.

«Au début, on avait compris que c’était tous les loisirs intérieurs qui devaient fermer. Mais finalement, certains restent ouverts. C’est surprenant, s’exclame M. Brottier. Pour ceux-ci, je ne suis pas sûr que ça soit très rentable.»

L’homme d’affaires se dit d’ailleurs «frustré» face à ses incohérences. Avec plusieurs autres propriétaires d’entreprises dans le domaine des loisirs, il a formé un regroupement afin de s’entraider.

«Même quand il y a des fermetures, on pense être dedans, on ne sait pas trop. C’est assez flou comment c’est exprimé. On essaie de s’adapter au mieux en discutant entre nous et en allant chercher les informations que chacun est capable d’obtenir», explique M. Brottier.

Difficile pour les sports

Les incohérences, Luis Argumedes les a également vécues. Propriétaire du Centre U Fit, dans le secteur d’Anjou, il avait été avisé par le SPVM qu’il n’avait pas le droit de filmer ses entraînements, même seul dans son gym.

«Vu qu’on n’était pas sûr des règles, on avait continué d’offrir des entraînements privés à quelques clients. On a eu la visite de la police, qui m’ont dit que j’avais le droit. Ils sont revenus la journée d’après pour me dire que finalement, ce n’était pas le cas et que je n’avais pas le droit de filmer des entraînements en ligne», rapporte-t-il.

Il avait alors fait une publication, devenue virale sur les réseaux sociaux, afin de dénoncer la situation. Le ministère de la Santé et des Services sociaux a par la suite confirmé que la diffusion en ligne de séance d’entraînement était permise.

Selon ses constatations, d’autres gyms continuent néanmoins d’offrir des entraînements privés à leurs clients.

«[Ça semble] beaucoup selon le jugement de chaque policier, s’il trouve qu’il n’y a rien de dangereux, ou s’il est vraiment by the book», remarque-t-il.

À Montréal, il est également toujours possible de faire de l’escalade, de la natation et du patinage, par exemple. De même, les entraînements au sein des équipes sportives scolaires sont toujours permis.

«J’avais travaillé au Sport-études d’Édouard Montpetit. Ils peuvent continuer à faire des activités sportives, mais n’ont pas le droit de faire de la musculation à l’école. La cohérence n’est pas là», constate M. Argumedes.

Troisième but pour les Astros de Houston, Abraham Toro a fait le choix de revenir au Québec, plutôt que de s’entraîner à l’extérieur de la province, comme d’autres athlètes professionnels. Néanmoins, malgré son statut, il se bute également aux règles.

«Ce n’est pas très clair. Ça m’inquiète de ne pas pouvoir m’entraîner comme je veux. Je ne veux pas subir une blessure parce que je n’ai pas pu suivre mon entraînement normal avant le début de la saison», craint-il.

Réaction des autorités

À la Direction régionale de santé publique de Montréal, on indique que le dossier est de compétence provinciale, et qu’il relève du ministère de la Santé et des Services sociaux.

«Si les activités ne sont pas suspendues en zone rouge par le décret 1020-2020, la règle qui prévaut, dans le cadre des activités de loisirs et de sports, est celle du décret 1039-2020 du 7 octobre 2020 qui prévoit que toute activité de loisirs et de sport est suspendue à moins qu’elle soit pratiquée, sans encadrement, seule ou avec une autre personne et que, dans ce dernier cas, une distance minimale de deux mètres entre les personnes soit maintenue en tout temps», indique par courriel Marie-Hélène Émond, relationniste au ministère de la Santé et des Services sociaux.

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