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Tensions entre Oka et Kanesatake, le ministre nomme un négociateur

manifestations autochtones
Un drapeau mohawk le long de la route 344, à la limite entre Kanesatake et Oka. Photo: Josie Desmarais/Métro

Les tensions remontent entre la municipalité d’Oka et la communauté mohawk de Kanesatake, amenant le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, à nommer un négociateur.

Paul Girard sera chargé de rencontrer les parties prenantes sur le terrain. Il devra ensuite identifier les solutions possibles aux problèmes de cohabitation dans un rapport à rendre d’ici quatre mois. 

Avant la nomination du négociateur, des Autochtones de Kanesatake se disaient préoccupés par une éventuelle escalade des tensions avec Oka alors qu’ils se battent depuis des années pour protéger des territoires non cédés.

Le ministre Lafrenière se dit aussi inquiet des récents incidents survenus dans la pinède d’Oka.

La pinède, site patrimonial municipal

La municipalité d’Oka a récemment octroyé à la forêt de la pinède d’Oka le statut de «site patrimonial municipal».

La pinède est une forêt de pins blancs et d’épinettes célèbre pour avoir été le théâtre de la Crise d’Oka survenue en 1990.

Selon la militante mohawk Ellen Gabriel, ce n’est pas à la municipalité de décider si le site est patrimonial ou non. «Ce n’est pas de leurs affaires», pense-t-elle.

Le maire d’Oka, Pascal Quevillon, soutient que la municipalité d’Oka veut atténuer les tensions en protégeant la pinède.

«En 1990, la municipalité voulait développer la pinède en construisant des condos. Là, on la protège et [les Mohawks] ne sont pas encore contents», a-t-il affirmé en entrevue à Métro.

Ellen Gabriel insiste pour dire que cet acte est seulement «la continuation d’une longue série d’agressions racistes et de viol délibéré de nos droits par la municipalité».

Tensions entre le maire et la communauté autochtone

En effet, des Autochtones de Kanesatake dénoncent «l’agression systématique» de la municipalité d’Oka envers eux.

Ellen Gabriel soutient qu’elle ne sens pas en sécurité à Oka. «J’ai été harcelée. J’ai été suivie par le maire et par d’autres gens à Oka quand je faisais du vélo, explique-t-elle. On est traité de manière irrespectueuse. On est entourés de personnes qui ne comprennent pas qui nous sommes et que ceci est notre terre.»

Selon le Objibwe Al Harrington, le problème vient surtout du maire Pascal Quevillon. «Il a un problème avec notre communauté. C’est une vendetta personnelle», dit-il.

M. Harrington soutient qu’il a eu une «rencontre menaçante» avec le maire Quevillon pas plus tard que mardi près de la pinède.

«Nous étions là pour nous assurer que la municipalité ne retire pas nos drapeaux. Le maire nous a interpellé en nous demandant ce que nous faisions. Il nous a dit que c’était illégal d’accrocher des drapeaux», a-t-il raconté à Métro.

De son côté, Pascal Quevillon nie avoir eu un comportement agressif ou menaçant. «Je ne comprends pas d’où ça provient ces commentaires-là», a-t-il certifié.

M. Quevillon estime que les citoyens d’Oka sont pris en otage entre le gouvernement fédéral et la communauté mohawk. «Ce n’est pas nous qui allons régler ces problèmes-là», a-t-il dit.

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