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CHSLD Herron et IUGM: le personnel soignant n’a rien à se reprocher

Le CHSLD Herron, où de nombreuses personnes âgées ont été affectées par la COVID-19
Le CHSLD Herron de Dorval. Photo: Josie Desmarais/Archives

Les infirmières, les infirmières auxiliaires et les médecins du CHSLD Herron et de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM) n’ont pas manqué à leurs responsabilités durant la première vague de la COVID-19, selon un rapport d’enquête déposé par les trois ordres de professionnels.

Cependant, pour les deux établissements, plusieurs lacunes aux niveaux structurels et organisationnels ont influencé la qualité des soins et ont empêché les professionnels d’offrir des soins selon les normes en vigueur.

L’enquête réalisée conjointement par l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ), l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ) et le Collège des médecins du Québec (CMQ) porte sur la qualité des soins et services offerts dans les deux centres d’hébergement et de soins de longue durée.

Ces établissements ont été parmi les premiers à connaître des éclosions majeures de COVID-19 et à déplorer le décès de nombreux résidents sur une courte période, soit entre la mi-mars et la mi-avril 2020.

Les enquêteurs ont rencontré près de 200 personnes, dont une quarantaine de gestionnaires.

Aucun manquement professionnel

L’enquête ne révèle pas de manquements apparents de la part des membres des ordres concernés quant à leurs responsabilités professionnelles ou en matière de compétences. 

Contrairement à ce qui a été véhiculé, le personnel infirmier du CHSLD Herron situé à Dorval n’a pas abandonné les personnes résidentes ni déserté le CHSLD. 

Il lui a plutôt été demandé de partir en présence de symptômes de la maladie ou d’un contact avec une personne positive, sans que les gestionnaires de l’établissement ne planifient ou n’organisent le remplacement.

Or, le rapport d’enquête rapporte des lacunes au CHSLD Herron, notamment au niveau de l’encadrement clinique et à la formation des infirmières et infirmiers devant dispenser des soins.

En ce qui concerne l’IUGM, l’enquête démontre que malgré les circonstances exceptionnelles et toutes les difficultés rencontrées, les soins dispensés ont été adéquats en dépit de l’augmentation importante de leur intensité. Les équipes étaient composées de professionnels expérimentés et soutenues par du personnel d’encadrement compétent.

Structure organisationnelle en cause

Or, l’enquête pointe du doigt plusieurs éléments structurels et organisationnels ayant influencé la qualité des soins et empêché les membres de la profession d’offrir des soins selon les normes en vigueur. 

Plusieurs situations ont été constatées au CHSLD Herron, dont une organisation déficiente du travail et une méconnaissance du domaine des soins de santé chez ses gestionnaires.

À plusieurs reprises, le directeur exécutif s’est retrouvé seul à gérer la prestation de soins […] pour assurer l’encadrement des équipes, peut-on lire dans le rapport. D’autant plus que «les gestionnaires n’avaient aucune formation en sciences infirmières».

Pour le CHSLD et l’IUGM, il a été constaté que les mesures élémentaires touchant la prévention et le contrôle des infections, ainsi que les recommandations quant à leur utilisation n’ont pas été implantées ou respectées par manque de ressources à ce moment.

Par ailleurs, la crise de la COVID-19 a mis en lumière et exacerbé des problématiques déjà existantes, comme le manque de ressources et d’expertise infirmières dans le réseau de la santé.

Recommandations

Finalement, le rapport formule 31 recommandations pour garantir un même niveau de qualité de soins pour tous les aînés en CHSLD.

Parmi celles-ci, 11 sont à l’intention du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), lesquelles portent principalement sur le rehaussement de la gouvernance et de l’encadrement des CHSLD privés non conventionnés.

D’ailleurs, le rapport d’enquête a fait l’objet de deux rencontres avec le ministre de la Santé, Christian Dubé, et la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, les 9 et 10 mars derniers.

M. Dubé a indiqué que les recommandations du rapport étaient «très éclairantes et permettront d’améliorer la qualité des soins et des services offerts à nos aînés hébergés au cours des prochaines années.» 

Il a aussi rappelé que des mesures ont déjà été prises dans les derniers mois. 

De plus, dans le cadre du plan d’action deuxième vague, certaines difficultés présentées dans le rapport ont été corrigées, notamment en ce qui concerne les approvisionnements en équipements de protection individuelle et l’ajout de plusieurs milliers de préposés dans les CHSLD publics à travers le Québec.

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