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Une marche en mémoire de la LaSalloise Rebekah Love Harry

Manifestation violence conjugale
Une manifestation pour dénoncer la violence conjugale s'est déroulée à Montréal samedi. Photo: François Lemieux/Métro

Plusieurs centaines de personnes ont marché au centre-ville de Montréal, samedi après-midi, pour honorer la mémoire de Rebekah Love Harry, une résidente de LaSalle qui fut récemment victime d’un féminicide.

Après s’être réunis au Square Cabot, dans l’ouest du centre-ville de Montréal, les manifestants ont entamé une marche. Certains portaient des pancartes arborant une photo du visage de la défunte mère de famille de 29 ans. D’autres brandissaient des affiches avec des slogans dénonçant la violence faite aux femmes.

«C’est difficile pour la famille [de Rebekah] en ce moment. Mais ils essaient de rester proches tous ensemble», indique Svetlana Chernienko, qui agit en tant que porte-parole pour la famille de la défunte.

Elle-même a été victime de violence conjugale dans le passé. Elle réclame désormais des actions concrètes de la part du gouvernement. Pour elle, tout changement significatif commence avec une réforme de la loi.

«Si une femme appelle la police et qu’ils interviennent et que trois jours après, il ressort, ça c’est un problème. C’est un problème que j’ai vécu dans ma situation, à trois reprises. Donc, il faut changer à ce niveau-là», – Svetlana Chernienko

Elle-même mère d’une jeune fille, Caitlyn Allison était de la marche, samedi.

«Rebekah était quelqu’un qui était dans mon cercle social, raconte-t-elle. Alors ça me touche vraiment. Je connais beaucoup de gens qui étaient très proches d’elle. Ils ont vraiment mal en ce moment. Toute violence qui est fait aux femmes est inacceptable.»

Plus d’intervention et d’aide devraient être fournies aux femmes victimes de violence conjugale, selon elle, mais un processus de normalisation devrait aussi s’effectuer. Cela éviterait que le problème ne demeure «caché derrière des portes closes».

Venue au Square Cabot pour offrir son soutien à la famille endeuillée, Marlene Fullford abonde dans le même sens.

«C’est un grand problème. Il y a beaucoup de femmes à la maison, qui se cachent parce qu’elles ont peur de dire quelque chose. Elles vivent ça maintenant. Beaucoup de personnes ne savent pas qu’il existe de l’aide», explique-t-elle.

Féminicide

Rebekah Love Harry est morte dans un hôpital de Montréal, le 23 mars, trois jours après avoir été rouée de coups. Elle avait été transportée de toute urgence à l’hôpital et avait été maintenue en vie artificiellement. Son conjoint, Brandon McIntyre, a été arrêté. Il est maintenant accusé de meurtre au deuxième degré.

Une campagne de sociofinancement GoFundMe a depuis été mise en ligne pour payer les funérailles de la femme de 29 ans ainsi qu’assurer un meilleur avenir à son fils Cordai, âgé de neuf ans. Un montant de plus de 97 000$ avait été amassé au moment de publier cet article.

Manifestations

La marche pour Rebekah Love Harry survient seulement une journée après que des milliers de personnes eurent défilé dans les rues de Montréal et d’ailleurs, vendredi, dans une vague de manifestations en appui aux victimes de féminicides.

Au total, des marches ont eu lieu dans une vingtaine de municipalités de la province. Dans les huit semaines précédant ces manifestations, huit féminicides étaient survenus au Québec dans un contexte de violence conjugale.

Le gouvernement Legault a prévu d’investir 22,5 millions de dollars en cinq ans afin de financer les maisons d’hébergement pour les victimes de violence conjugale.

La ministre de la Sécurité publique du Québec, Geneviève Guilbault, a annoncé, il y a une semaine, à l’émission Tout le monde en parle qu’elle chapeautera un comité visant à combattre les crimes contre les femmes et les féminicides.

 

 

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