STM: une passagère victime de racisme de la part d’un chauffeur
Jenny Huynh dénonce du racisme verbal qu’elle dit avoir a subi de la part d’un conducteur de bus de la Société de transport de Montréal (STM) alors qu’elle attendait, seule, à un arrêt près de la station du métro Vendôme. Selon la victime, le chauffeur lui aurait refusé d’embarquer parce qu’elle est asiatique.
«Lorsque le véhicule s’est arrêté, le conducteur a ouvert la porte, a utilisé un langage anti-chinois, m’a dit de retourner dans mon pays et m’a dit d’utiliser le métro car il ne voulait pas me laisser monter dans l’autobus. Il a ensuite fermé la porte et est parti» – Jenny Huynh
L’incident se serait produit le soir du 2 avril, alors que Mme Huynh attendait l’arrivée d’un bus de la ligne 124.
Elle a voulu dénoncer la situation au plus vite au service à la clientèle de la STM. Comme c’était la veille du congé pascal, elle n’a pu obtenir de communication avec ce service que mardi. Mais selon Mme Huynh, la préposée de la STM semblait douter de son histoire et était, selon ses mots, «totalement antipathique».
Racisme anti-asiatique
Montréal a récemment été le théâtre d’autres manifestations de racisme anti-asiatique. Le 29 mars dernier, un acte de racisme a été filmé dans un wagon du métro de Montréal sans qu’aucun passager n’intervienne pour faire cesser les insultes.
Le dimanche 21 mars dernier, une mobilisation pour dénoncer le racisme anti-asiatique avait eu lieu à Montréal. Le rassemblement avait réuni plus de 1000 personnes.
Au moment d’écrire ces lignes, Mme Huynh n’était pas joignable. Elle s’est toutefois exprimé publiquement auprès de médias anglophones le 5 avril.
La STM enquête
Le conseiller municipal de Snowdon, Marvin Rotrand, a dénoncé ces événements dans une lettre adressée au directeur général de la STM, Luc Tremblay.
«La confiance du public envers la STM est en jeu ici et je vous demande de suivre personnellement cette affaire vous-même. Il n’y a pas de place pour les employés racistes à la STM. Ce qui est arrivé à Mme Huynh n’aurait dû arriver à personne», écrit-il.
Contactée par Métro, la STM confirme avoir reçu «des plaintes concernant l’incident du 2 avril» mais ne peut commenter plus précisément la situation car une enquête est en cours.
«Nous avons rapidement amorcé une enquête après avoir été informés de cette situation, nous assurons prendre ce cas très au sérieux et les mesures appropriées seront prises. Les actions décrites sont inacceptables et ne reflètent d’aucune façon les valeurs de la STM. Nous croyons que la diversité devrait être valorisée et encouragée.» – STM, par courriel