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Hôpitaux: des médecins anticipent un ressac important à Montréal

Photo: Charlotte Lopez | TC Média

Avant un tsunami, l’eau se retire. Des médecins intensivistes craignent que le «calme» ressenti dans les hôpitaux de Montréal ne soit qu’une illusion. Selon eux, un véritable débordement se prépare.

Jeudi, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) publiait ses plus récentes projections hospitalières pour le Québec et le Grand Montréal. L’organisme prévoit qu’en régions, «les capacités hospitalières dédiées, particulièrement aux soins intensifs, pourraient être atteintes d’ici les trois prochaines semaines».

Dans le Grand Montréal, l’eau ne menace pas de déborder. Selon l’INESSS, la capacité hospitalière actuelle suffit.

«Effectivement, c’est plutôt calme, mais je ne vois pas ça comme quelque chose de rassurant», rétorque Vincent Bouchard-Dechêne, chef de l’unité de soins intensifs de l’Hôpital Notre-Dame.

«Si on regarde les zones qui ont flambé dernièrement, elles n’étaient pas en zone rouge. Il y a probablement un délai dans la vague montréalaise comme on n’est jamais sorti du rouge», signale-t-il.

De nouveaux patients, et moins d’employés

Au nord-est, à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, près de 30 personnes sont hospitalisées en raison de la COVID-19. «On voit des gens qui sont plus jeunes, des gens qui nous arrivent en famille… En ce moment, on a un couple intubé aux soins intensifs», remarque le chef des soins intensifs de cet établissement montréalais, François Marquis.

Ce qui inquiète d’autant plus Dr Marquis, c’est qu’il n’a jamais été aussi démuni face à la maladie. «On a une plaie béante, c’est la baisse du personnel. La gestion de lits est devenue extrêmement difficile», affirme-t-il.

Au Québec la capacité théorique totale des lits réguliers et aux soins intensifs pour les patients atteints de la COVID-19 est d’environ 2 000. Or, remarque Dr Bouchard-Dechêne, c’est sans considérer les ressources humaines en place.

«Même aujourd’hui, il y a des impacts. On n’est même pas capables d’avoir des urgences fonctionnelles 24h sur 24, on a des urgences détournées la nuit. On est fragile», souligne-t-il.

À Maisonneuve-Rosemont, François Marquis évalue avoir perdu la moitié des inhalothérapeutes de son unité depuis le début de la pandémie.

Des impacts avec Pâques?

À Montréal, le nombre de cas quotidien oscille entre 250 et 400 depuis environ un mois et demi. Mais la fin de semaine de Pâques est à peine passée que François Legault reconfine. Jeudi, le premier ministre a évoqué une explosion «probable» des cas dans un proche un avenir.

«Si ça commence à exploser à Montréal et à Laval, ça pourrait rapidement créer des gros problèmes dans les hôpitaux», a-t-il signifié, quelques instants après avoir annoncé le retour du couvre-feu à 20h dans ces deux secteurs.

Dr Marquis s’attend à voir les effets de la fin de semaine de Pâques se répercuter rapidement dans les établissements hospitaliers. «D’ici une semaine, une semaine et demie», lance-t-il.

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