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Campement à Hochelaga: «pas le droit d’occuper un terrain public», soutient Québec

Les ministres du gouvernement fédéral Catherine McKenna et Marc Miller, les ministres du gouvernement provincial Chantal Rouleau et Isabelle Charest, et le conseiller de la Ville de Montréal Jocelyn Pauzé ont participé à une annonce coinjointe concernant des investissements pour les infrastructures sportives de la région de Montréal. / Josie Desmarais/Journal Métro Photo: Josie Desmarais

Les résidants du campement Steinberg, à Montréal, n’avaient «pas le droit d’occuper un terrain public», se justifie Québec, qui possède le lot. Malgré la hausse des coûts locatifs, «il y a de l’hébergement pour tous», selon la ministre Chantal Rouleau.

C’est ce qu’a indiqué lundi l’élue caquiste, responsable de la Métropole, en entrevue avec Métro. Au même moment, des policiers procédaient à l’évacuation du campement situé dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, «pour des raisons de sécurité».

D’après Mme Rouleau, d’ailleurs, l’apparition de cette installation, et le démantèlement qui a suivi, ne sont en aucun cas liée à une quelconque crise du logement.

«Ce n’est pas la même situation. Là, on parle de personnes en situation d’itinérance. Énormément de ressources sont mises à leur disposition», a signifié Mme Rouleau, lundi.

«Il y a des logements aussi. Il faut amener ces personnes-là vers les logements.» – Chantal Rouleau, ministre responsable de la Métropole

L’an dernier, le taux d’inoccupation des logements à Montréal a grimpé jusqu’à 2,7% dans le Grand Montréal. Sur les 15 000 logements sociaux et abordables promis par la CAQ, cependant, un cinquième est sorti de terre.

«Risque d’explosion»

Quelques personnes en situation d’itinérance ont récemment installé leurs tentes et leurs roulettes dans le boisé Steinberg, dans l’est de l’Île. Cette fin de semaine, le ministère des Transports du Québec, qui possède le terrain, leur envoyait un avis d’éviction.

«On ne veut pas que se reproduise des événements comme cet automne, lorsqu’il y a eu un risque imminent d’explosion, parce que des gens utilisent toutes sortes de combustibles pour se chauffer», a lancé Mme Rouleau, aussi ministre déléguée aux Transports.

L’automne dernier, le Service de police de la Ville de Montréal avait fermé un campement en bordure de la rue Notre-Dame, alléguant un risque d’incendie.

L’opposition officielle à l’Assemblée nationale a vivement réagi, lundi, à ce nouveau démantèlement. «On va déplacer les gens, mais sans les accompagner. Comme si le problème allait disparaître», a déploré le porte-parole péquiste en matière de services sociaux, Joël Arseneau.

«Écoutons ce que ces gens-là disent: on n’en peut plus des refuges et des conditions de vie précaires», a pour sa part souligné la députée du Parti libéral Paule Robitaille.

«Des campeurs dans le boisé Steinberg, il y en a depuis des années. Qu’est-ce qui s’est passé pour que, là, on décide d’intervenir?» – Alexandre Leduc, député solidaire d’Hochelaga-Maisonneuve

Assez de place cet été?

Québec a renouvelé jusqu’à la fin du mois de juin les ressources «d’urgence» qu’il a mises sur pied l’automne dernier. C’est notamment vers ces places que les occupants du campement Hochelaga seront acheminés.

Or, rien ne dit ce qui adviendra de ces places cet été, lorsque la date limite aura été atteinte.

«On ne veut laisser personne dehors», a lancé Mme Rouleau au bout du fil, lundi. Les mesures d’urgence pourraient-elles être prolongées? «Je peux vous dire qu’on est en train d’évaluer les meilleures solutions pérennes. On a quelques semaines pour les trouver.»

À la mi-avril, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux Lionel Carmant avait maintenu être en contact avec les autres ordres de gouvernement pour s’«assurer qu’on puisse prolonger les ressources jusqu’à mars l’an prochain».

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