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Nouvel espoir d’un traitement canadien peu coûteux contre la COVID-19

Photo: Brett Jordan/Unsplash

Une étude clinique portant sur un potentiel traitement de la COVID-19, dont le coût est peu élevé, devrait débuter à la mi-juillet.

Cette étude clinique de phase 3, parrainée par le Centre Universitaire de Santé McGill, concerne la reformulation du médicament générique commercialisé sous le nom de Dapson. Le PULM-001 est breveté par Pulmonem, une start-up de biotechnologies du Nouveau-Brunswick, et pourrait réduire le risque d’inflammation pulmonaire grave causée par la COVID-19 chez les populations à risque.

«On a une reformulation d’un médicament bien connu utilisé depuis plus de 50 ans qui va être évalué chez les patients COVID symptomatiques qui sont des adultes de 40 ans et plus avec comorbidités, ou 70 ans et plus sans autre condition médicale», explique dans une entrevue à Métro le Dr Jean Bourbeau, pneumologue du Centre universitaire de santé McGill.

«Jusqu’à maintenant, ces populations-là étaient très à risques de complications et de se retrouver à l’hôpital. Donc le médicament devrait diminuer les risques de complications, ce qu’on appelle ‘’la tempête inflammatoire’’ qui résulte en une insuffisance respiratoire et la nécessité pour ces patients d’être hospitalisés. Donc le but c’est de diminuer les hospitalisations et l’impact que le COVID a eu sur le système de santé.»

Le fait que le médicament à la base de ce traitement soit commercialisé depuis longtemps pourrait accélérer sa distribution. De plus, les effets secondaires et les contre-indications sont déjà connus.

«L’accès à ce médicament-là, contrairement au vaccin, pourrait se faire très rapidement. À partir du moment où on en prouve l’efficacité, on peut aller avec les organismes de régulation en fast track et, en l’espace de quelques mois, avoir l’approbation par les organismes de régulation et la production ne serait pas un problème», suggère le Dr Bourbeau.

La perspective d’un traitement peu coûteux pourrait insuffler une vague d’optimisme dans des pays où les vaccins ne sont pas disponibles. De plus, le vaccin aurait certaines limites dont les variants.

La «COVID c’est un problème mondial, beaucoup de pays dans le monde n’ont pas accès au vaccin et n’auront pas accès au vaccin cet été [ni même] l’année prochaine», note M. Bourbeau.

«Le médicament est abordable, ne coûte pas cher par rapport à des traitements qui sont étudiés actuellement, qui sont excessivement dispendieux et qui seront utilisés dans des pays riches. Ce sont les mêmes pays qui vont avoir le vaccin, ce sont les mêmes pays qui vont avoir le traitement, donc on pourrait arriver à une solution qui ne serait pas seulement canadienne mais mondiale», poursuit-il.

Puisque les patients atteints de COVID-19 sont contagieux, l’étude clinique se fera à distance et le suivi sera effectué par «une plateforme hautement sophistiquée». Ces patients proviendront du Québec, mais aussi de l’Ontario. Des infirmières ayant reçu une formation spéciale feront des visites à domicile.

«Cette étude amène un nouveau médicament, mais amène aussi une nouvelle façon de faire des études qui pourraient être très utile dans le futur», évoque le médecin.

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