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COVID-19: vers des vaccins et des médicaments faits au Québec

Alors que la campagne de vaccination contre le COVID-19 qui bat son plein au Québec, s’appuie sur des vaccins importés, américains comme Moderna, Pfizer ou encore anglais avec AstraZeneca, la quête pour des vaccins et des traitements contre le COVID-19 s’accélère dans la province.

Si la capacité de production canadienne de vaccins et de médicaments est en souffrance, le Québec pourrait bientôt se placer en tête des provinces pour ses avancées prometteuses sur le COVID-19, avec 425 millions de dollars investis et près de 10 projets de vaccins, médicaments et traitements en cours.

Voici un bref tour d’horizon des principales avancées qui mènent la province sur la bonne voie.

Vers une production montréalaise de vaccins d’ici 2022 ?

Montréal se trouvera au coeur des ambitions d’une production canadienne de vaccins avec le Centre de production de produits biologiques du Conseil national de recherches du Canada (CNRC), actuellement en construction sur l’avenue Royalmount à Montréal.

La construction du centre devrait s’achever en juillet 2021 et prévoit de fournir environ 2 millions de doses de vaccins par mois dès 2022. Le projet fédéral de 126 millions de dollars soutiendra la production de vaccins à l’échelle du pays, et mettra à contribution le travail de laboratoires comme Novavax.

Novavax vient justement de dévoiler les résultats encourageants de son essai clinique, efficace à plus de 90% sur les variants du COVID-19. L’étude a porté sur près de 30 000 participants aux États-Unis et au Mexique.

Le vaccin de Medicago à Québec présente une autre avenue prometteuse. Les doses du candidat-vaccin sont combinées à l’adjuvant pandémique de la société GSK qui augmente la stimulation du système immunitaire.

En raison du succès de la campagne de vaccination québécoise, Medicago devra déplacer la phase clinique III en dehors du Québec, faute de candidats. L’essai sera mené dans 10 pays et rassemblera 30 000 patients de 18 à 65 ans, d’origine ethnique différente. L’objectif de Medicago d’ici la fin de l’été est d’obtenir l’autorisation de Santé Canada, ce qui permettra par la suite de livrer les 76 millions de doses commandées par le gouvernement.

Medicago avait reçu 173 millions de dollars par l’entremise du Fonds stratégique pour l’innovation (FSI) pour faire avancer la recherche.

Un médicament complémentaire aux vaccins

«Une période vaccinale ne viendra pas à bout du virus, c’est pour ça que ces traitements-là deviennent des éléments importants, devant toutes les interventions qu’on peut faire face au virus de la COVID-19.»

Steve Bourgeault, professeur au département de chimie, UQAM.

Vaccinés, mais protégés pendant combien de temps? C’est la question que pose Steve Bourgeault, chimiste et professeur au département de chimie de l’UQAM et qui l’a mené à se lancer dans la recherche d’un médicament contre le COVID-19. Devant la possibilité que le «virus devienne cyclique comme l’influenza et parvienne à déjouer la réponse immunitaire des personnes vaccinées», un médicament, un traitement qui traiterait les symptômes sévères et renforcerait l’immunité constitue une alternative non négligeable.

Dans cette voie, plusieurs traitements sont encore en phase de test dans la province.

JN Nova, une entreprise basée à Montréal, veut mettre au point un médicament qui traitera les symptômes de détresse respiratoire aiguë. L’entreprise collabore avec le gouvernement du Canada et doit entamer ses essais cliniques dans le courant de l’année.

D’autres laboratoires comme KABS laboratoires et Immune Biosolutions de Montérégie s’intéressent eux à l’immunothérapie pour combattre le COVID-19. L’objectif: donner au corps les armes pour limiter l’invasion du virus. Le traitement est en phase pré-clinique et devrait entamer la première phase sur des patients à la fin de l’été ou au début de l’automne. Les deux laboratoires, partenaires ont reçu un financement de 67,4 millions de dollars de la part du gouvernement fédéral.

Laurent Pharamceuticals un laboratoire basé à Montréal veut développer un traitement antiviral contre l’inflammation, selon le laboratoire, «la prise de son médicament (LAU7b) pendant 14 jours, une fois par jour, ralentirait la progression de la maladie, empêcherait le risque de complications respiratoires et réduirait la mortalité». Le laboratoire a annoncé fin mai, être entré dans la phase clinique II qui débutera à la fin de l’année 2021.

Le «repositionnement», un potentiel ignoré ?

Parce que les «nouveaux médicaments» ne sont pas les seuls à pouvoir traiter le COVID-19, le repositionnement, c’est-à-dire identifier parmi les médicaments existants ce qui fonctionne, s’ajoute aux outils pour combattre le virus.

Dans cette voie, l’utilisation de la colchicine (un médicament anti-inflammatoire) avec l‘étude COLCORONA de l’institut de cardiologie de Montréal publiée début juin dans The Lancet, représente une avancée majeure.

David Goodman, président de Pharmascience, laboratoire qui a collaboré avec l’étude COLCORONA, précise que «peu de laboratoires choisissent la voie du repositionnement, une option pourtant moins coûteuse» que de développer de nouvelles molécules.

Les résultats publiés début juin dans la revue The Lancet révèlent que le médicament a entraîné, parmi les patients, des réductions d’hospitalisations de 25%, du besoin de ventilation mécanique de 50%, et des décès de 44%.

L’étude randomisée, à double insu et contrôlée par placébo portait sur 4159 patients atteints du COVID, au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Amérique du Sud et en Afrique du Sud. À noter que les résultats de l’étude sont soutenus par le gouvernement du Québec, les Instituts nationaux sur la recherche en santé des États-Unis (NIH) et la Fondation Bill et Melinda Gates.

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