Les ingénieurs de Montréal de retour au travail lundi
La grève générale illimitée des ingénieurs de la Ville de Montréal prendra fin dimanche à minuit, après 24 jours. Les parties ont convenu de négocier intensivement pour une période de deux semaines.
Si le Syndicat professionnel des scientifiques à pratique exclusive de Montréal (SPSPEM) n’est toujours pas satisfait de l’offre déposée par l’employeur, mardi, il considère qu’elle «rompt avec la ligne dure qu’avait adoptée la Ville depuis le début du conflit de travail».
«Une entente est loin d’être conclue, mais je vois une ouverture nouvelle de leur part et je souhaite donner la chance à la négociation», a soutenu Marie-Eve Dufour, présidente du SPSPEM.
Le syndicat demande notamment un rattrapage salarial de l’ordre de 11%, qualifié d’«irréaliste» par le président du comité exécutif, Benoit Dorais, qui évoque «la capacité de payer des contribuables montréalais». Le syndicat a également présenté une demande unique représentant 15% de la masse salariale actuelle pour compenser les bénéfices perdus sur lesquels les parties s’étaient entendues lors du renouvellement de la convention collective en 2016, selon la Ville.
Les ingénieurs de la Ville de Montréal ont bien tenté quelques coups d’éclat en déchirant le rapport de la Commission Charbonneau pour dénoncer l’«entière dépendance face aux firmes de génie-conseil privées». La présidente du syndicat déplorait que les contrats accordés aux firmes externes ont explosé de 674% entre 2012 et 2020, passant de 23 M$ à 173 M$. La Ville évoque plutôt l’augmentation du nombre d’ingénieurs de 30% au cours des 5 dernières années.
«Il y a beaucoup trop de nos membres qui sont laissés pour contre avec cette offre de la Ville, mais j’ai espoir que nous pourrons parvenir à en corriger les lacunes, sans quoi nous paralyserons à nouveau les chantiers cet été», a dit la présidente du SPSPEM.
La convention collective liant la Ville et le SPSPEM est échue depuis le 31 décembre 2017.
Le SPSPEM regroupe près de 550 professionnels à pratique exclusive à l’emploi de la Ville de Montréal, il représente les arpenteur(e)s-géomètres, les chimistes, les ingénieur(e)s et les médecins-vétérinaires.