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Le prix des loyers explose, selon une nouvelle enquête du RCLALQ

Photo: Archives/Métro Média

Le prix des logements à louer explose à Montréal et partout au Québec. C’est ce que révèle la deuxième enquête menée par le Regroupement des comités logements et associations de locataires du Québec (RCLALQ), qui réclame du gouvernement du Québec l’instauration de mesures concrètes pour contrôler les loyers.

Rendue publique aujourd’hui, l’enquête est le fruit d’une récolte de plus de 57 000 annonces de logements à louer sur le site Kijiji entre les mois de janvier et mai 2021.

Depuis la dernière enquête menée pas le RCLALQ l’an dernier, la situation est loin de s’être améliorée au Québec. On constate que le prix des logements à louer a bondi dans l’ensemble des régions du Québec entre 2020 et 2021. 

Pour un logement de deux chambres à coucher (4 et demi), le RCLALQ note une augmentation de 11% dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal. Pour celles de Sherbrooke et Trois-Rivières, c’est 16%.

Pour le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard, il ne fait aucun doute que les règles en place ne fonctionnent pas et contribuent à l’explosion des loyers.

«Les locataires à la recherche d’un logement à louer doivent débourser des sommes de plus en plus importantes pour se loger, souvent au risque de s’endetter, de couper dans leurs autres besoins essentiels, ou encore, de se retrouver en situation de non-paiement de loyer et d’être évincé. D’autres locataires doivent quitter leur quartier, incapable d’y trouver un logement qui respecte leur budget et doivent trop souvent se résigner à louer un logement insalubre ou trop petit», déplore-t-il.

Loyer moyen des logements à louer pour la RMR de Montréal en 2021 et écart avec 2020, par taille de logement

Studio :  873$  (2,5 % de moins qu’en 2020)

3 et demi : 1092$ (2% de plus qu’en 2020)

4 et demi : 1349$ (11 % de plus qu’en 2020)

5 et demi et + : 1716$ (15 % de plus qu’en 2020)

Des données officielles différentes

Lorsque comparés aux données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), les résultats de l’enquête du RCLALQ sont tout aussi frappants. 

«Les données officielles sur les loyers publiées chaque année par la SCHL ne donnent pas l’heure juste, peut-on lire dans l’enquête. C’est pour cette raison que le RCLALQ a entrepris la démarche de compiler les loyers à louer pour mieux rendre compte de la réalité des locataires qui sont à la recherche d’un logement.»

Pour la RMR de Montréal, on note un écart de 49% entre le loyer moyen d’un quatre et demi à louer sur Kijiji (1349$) et le loyer moyen issu de l’enquête de la SCHL (903$). 

Les écarts sont aussi considérables pour les autres RMR, tout particulièrement celle de Sherbrooke (25%), où le taux d’inoccupation se situe à 1,3%.

Écart en % des loyers moyens des logements montréalais à louer affichés sur Kijiji versus le loyer moyen selon la SCHL, par taille de logement

Studio : 24%

3 et demi : 35%

4 et demi : 49%

5 et demi et + : 54%

Un problème qui dépasse les grands centres urbains

Outre les grands centres urbains, plusieurs villes du Québec sont durement affectées par cette explosion des loyers. 

En effet, en comparant les données du RCLALQ de 2020 et 2021 pour les logements de deux chambres à coucher, on note une augmentation des prix de 22% à Granby, 16% à St-Hyacinthe et Victoriaville, 12,5% à Valleyfield, 11% à Drummondville, 10% à Joliette et 5% à Rimouski.

«Ces hausses de loyer vont bien au-delà de l’inflation et des taux d’ajustement suggérés par le TAL. Alors que la plupart de ces villes vivent actuellement une grave pénurie de logements, trouver un logement abordable lorsqu’on est un ménage locataire à revenu modeste devient mission impossible», ajoute Maxime Roy-Allard.

Un contrôle des loyers demandé 

Pour le RCLALQ, il est clair que la solution pour freiner ces hausses fulgurantes est d’instaurer un contrôle obligatoire des loyers, ainsi qu’un registre public des loyers, une mesure réclamée par plusieurs.

Pour le moment, seul un registre des loyers citoyen a été mis en place. L’objectif est de permettre aux locataires de connaître avec exactitude l’ancien loyer payé. Actuellement, même si cette information doit légalement être inscrite au bail à la section G, de nombreux propriétaires omettent de le faire et, même s’il est inscrit, les locataires n’ont aucune manière de confirmer sa véracité.

«La majorité des hausses abusives de loyer surviennent lors de la signature de nouveaux baux, d’où la nécessité d’instaurer un registre pour informer les locataires et ainsi protéger l’accès aux logements abordables», selon Maxime Roy-Allard.

Le RCLALQ interpelle également le gouvernement de François Legault pour qu’il rende obligatoires les taux moyens d’augmentation de loyer du Tribunal administratif du logement (TAL). «Le système actuel d’encadrement des loyers est obsolète. Les propriétaires ne respectent pas les taux d’augmentation du Tribunal puisque ceux-ci ne sont pas obligatoires tant que les locataires ne contestent pas leur hausse de loyer», clame le porte-parole.

Besoin de milliers de logements sociaux, selon le PQ

À l’approche du 1er juillet, la porte-parole du Parti Québécois (PQ) en matière d’habitation, Véronique Hivon, demande au gouvernement du Québec de bonifier de façon importante ses ambitions quant à la construction de nouveaux logements abordables. 

L’élue estime que les cibles du gouvernement pour la construction de nouveaux logements sociaux sont nettement insuffisantes et que ces dernières doivent minimalement être rehaussées à 5000 nouveaux logements par année pour les 4 prochaines années. Or, selon le Parti Québécois, le gouvernement de la CAQ ne prévoit que 500 nouveaux logements en 5 ans, en plus du rattrapage.

En mai dernier, le gouvernement de François Legault a annoncé la construction ou l’acquisition et la rénovation de 1500 logements abordables et familiaux au Québec, en partenariat avec un regroupement d’investisseurs des secteurs privé, public et philanthropique.

Le mois dernier, Québec a aussi annoncé un investissement de 100 M$ pour la rénovation de plus de 500 logements dans des HLM à Montréal, dont certains sont barricadés depuis 2014, et plus de 730 M$ pour construire plus de 8 000 logements abordables et sociaux;

Près de 700 logements présentement vacants dans des HLM pourront être habités par des Québécois dans le besoin dont les revenus sont supérieurs au seuil actuellement en vigueur dans leur municipalité, grâce à une plus grande flexibilité dans l’application des règles, a laissé savoir le gouvernement du Québec le 31 mai.

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