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Manifestation à Montréal contre l’absolution de l’agresseur Simon Houle

Photo de profil de Simon Houle, ingénieur et agresseur sexuel ayant reçu une absolution
Simon Houle Photo: Photo tirée du site web de l'UQTR

Une centaine de citoyens sont attendus à une manifestation montréalaise contre l’absolution de l’ingénieur Simon Houle dans une cause pour agression sexuelle. Les manifestants se donnent rendez-vous dimanche, devant le palais de justice de Montréal.

«La décision du juge Matthieu Poliquin est l’arbre qui cache la forêt. Réunissons-nous pour dénoncer haut et fort la culture de l’impunité ainsi que revendiquer pour un meilleur accès aux soins, à la réparation et à la guérison pour toutes les victimes/survivantes», écrit-on dans la description de l’événement sur Facebook.

Simon Houle a plaidé coupable à des allégations d’agression sexuelle. Il s’en est pris sexuellement à une femme qui dormait, tout en prenant des photos intimes d’elle pendant son sommeil. M. Houle a en plus admis avoir déjà agressé une autre femme. Il n’est pas accusé au criminel pour cette autre agression.

Bien que la Couronne ait réclamé 18 mois de prison, il a pu bénéficier d’une absolution conditionnelle. Le juge a justifié cette décision, entre autres choses, par l’ivresse de l’accusé et la courte durée de l’agression. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) contestera la décision de la cour.

«Déni de justice»

Selon les organisatrices de la manifestation contre Simon Houle, Marie-Maxime Gaumond, Mélanie Côté et Zoyanne Côté, le «modèle unique d’accès à la justice» est «incompatible avec l’urgence d’explorer d’autres avenues, tant judiciaires que psychosociales, pour répondre au déni de justice que vivent la vaste majorité des victimes/survivantes».

Pour elles, l’idée que tous les auteurs des crimes puissent être traduits en justice est «utopiste». «La vaste majorité des agresseurs ne seront jamais judiciarisés. Ils sont donc omniprésents dans nos communautés, notre quotidien, nos vies, et ce, peu importe notre classe sociale, notre métier ou notre famille. Ils sont en politique, en droit, dans les médias: plus ils ont de privilèges, moins ils sont susceptibles de faire face à la justice», écrivent les organisatrices.

Une centaine de personnes ont indiqué qu’elles participeraient à l’événement, tandis que plus de 600 autres ont affiché leur intérêt.

Réactions vives

La colère causée par la décision du juge Poliquin résonne aux quatre coins du Québec depuis mardi, et même jusqu’à l’Assemblée nationale. Le ministre de la Justice, qui est responsable de l’embauche du juge Poliquin, s’est avoué choqué par la situation.

«J’ai été profondément choqué par la décision sur sentence qui a été rendue, a dit M. Jolin-Barrette à sa sortie du Conseil des ministres, mercredi, selon Le Devoir. Je suis solidaire des personnes victimes et je leur dis qu’on est en train de transformer le système de justice, on est en train de le moderniser, de l’adapter et de placer les personnes victimes au centre du processus judiciaire.»

L’Association des avocats de la défense (AQAAD) a pour sa part qualifié de «démesurées et non fondées» les réactions face au jugement de Simon Houle.

«La détermination de la peine ne sert pas à infliger des conséquences aussi grandes que celles vécues par la victime, ce qui serait illusoire», estime la présidente de l’AQAAD, Marie-Pier Boulet.

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