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Un citoyen dénonce son arrestation et accuse le SPVM de profilage racial

Sacha-Wilky Merazil Photo: Anouk Lebel/Métro Média

Un ancien candidat de Projet Montréal, Sacha-Wilky Merazil, a été interpellé par la police dimanche. Les agents estimaient alors qu’il ressemblait à un suspect dans une histoire de violence conjugale. Mais M. Merazil, lui, croit avoir été victime de profilage racial.

L’intervention s’est déroulée dimanche. M. Merazil se rendait à son domicile de Rivière-des-Prairies lorsqu’il se serait retrouvé face à cinq voitures de policiers qui interrogeaient un passant. Pour ne pas déranger leur travail, il se serait stationné derrière eux pendant quelques minutes. Rapidement, des policiers seraient venus l’interroger en lui précisant qu’il ressemblait à un suspect dans une histoire de violence conjugale, comme on peut le voir dans la vidéo obtenue par Métro.

«J’ai filmé la scène parce que j’ai déjà été victime de profilage, mais aussi en raison de ce qui se passe aux États-Unis, au Québec et ailleurs au Canada, explique-t-il en entrevue. Les chiffres démontrent que les policiers peuvent avoir un biais systémique. Il faut appeler un chat un chat.»

Puisque les agents n’avaient pas de «motifs raisonnables» de l’accoster, M. Merazil a refusé de s’identifier et de leur donner son permis de conduire. Un policier aurait alors ouvert sa portière et lui aurait pris le bras, en lui ordonnant de sortir du véhicule. M. Merazil a demandé à l’agent de le détacher, pour éviter de baisser ses bras.

«J’ai vu des vidéos de brutalité policière, alors je me suis dit qu’il ne fallait pas que je prenne de risques», raconte-t-il. Les policiers l’ont donc sorti du véhicule «avec force» et l’ont plaqué contre son véhicule. Le citoyen dit avoir reçu des coups de pied aux jambes et s’être fait piétiner les pieds. Des douleurs au cou, aux poignets et dans le dos l’ont même poussé à passer des consultations médicales par la suite.

Arrestation

Les policiers lui auraient demandé de laisser tomber son téléphone, puis l’auraient piétiné, causant quelques dommages à l’appareil. On peut voir ensuite un agent cesser l’enregistrement de la vidéo. Les policiers auraient fait asseoir M. Merazil dans leur véhicule et l’auraient menotté. On lui aurait ensuite offert de conserver le silence ou d’appeler un avocat.

Après avoir composé le numéro de téléphone du suspect, ils auraient réalisé que M. Merazil n’était pas la personne recherchée, et l’aurait laissé aller. «J’ai eu peur pour ma vie, résume M. Merazil. C’est douloureux, pénible pour moi d’en parler. Ça me demande une grande force mentale.»

M. Merazil, qui a été candidat pour Projet Montréal à Montréal-Nord lors des élections municipales de novembre 2021, envisage toutes les «options juridiques» possibles. Ironiquement, il explique avoir été consulté par la SPVM dans l’élaboration d’une nouvelle politique en matière d’intervention policière en 2020. «Je me serais attendu à de plus grands progrès, deux ans plus tard. Ça montre tout le travail qu’on a à faire pour que ce genre de situation ne se produise plus», explique-t-il.

Plainte possible

Le SPVM indique ne pas avoir «l’habitude de commenter une intervention policière en particulier, et ce, afin de prévenir toute influence sur un éventuel processus judiciaire».

«Soulignons seulement que cette intervention s’inscrivait dans un contexte où les policiers étaient à la recherche d’un suspect dans un dossier de violence conjugale, précise-t-on. Lorsque des événements lui sont signalés, le SPVM a la responsabilité de s’assurer de la qualité du travail effectué par ses policiers.»

Lorsqu’un individu se sent lésé par une intervention policière, il lui est possible de porter plainte. «Toute conduite discriminatoire ou de profilage est soumise au principe de tolérance zéro et fera l’objet d’une procédure disciplinaire ou administrative pouvant mener à une sanction», explique le SPVM.

Les policiers peuvent procéder à une interpellation dans plusieurs cas, comme pour «protéger la vie et les biens des citoyens», «maintenir la paix et la sécurité publique», «prévenir et de combattre le crime» et faire respecter la loi.

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